Né à Brest en 1964, petit-fils d'un ouvrier de l'Arsenal et fils de pompier, le jeune Christophe s'intéresse très tôt à la musique grâce à son frère de 6 ans son aîné : à l'âge de 13 ans, il écoute les Rolling Stones et Jimi Hendrix.
Un an plus tard, il démarre lui-même sérieusement la pratique de la musique et monte un groupe: Printemps noir. Son apparence se transforme, il se rase la tête et se maquille. Il répète chez lui, ses parents le laissent faire. Il continue sa scolarité normalement, privilégiant les matières littéraires et commence en même temps à donner des concerts dans la région de Brest. Le groupe compose environ 90% des morceaux qu'il joue. Un de leurs titres est même repris par un autre groupe Goût de luxe avec le titre "les Yeux de Laura", qui devient un succès hexagonal. Pourtant, à l'âge de 17 ans, Christophe arrête la musique. Il passe le bac et entre à la faculté de Brest en Histoire.
En même temps, s'ennuyant fermement sur les bancs de la fac, il commence à rédiger des articles pour le journal régional Ouest France. On lui confit ensuite les pages de critique de rock à la rédaction de Rennes. Mais ce travail ne lui convient pas et il abandonne au bout de quatre mois. Il arrive ensuite à Paris, travaille dans de nombreux endroits devenant tour à tour peintre en bâtiment, vendeur-livreur et même correcteur pour une grande maison d'édition française.
Il travaille ensuite comme concept-rédacteur à la première chaîne de télévision française TF1 pendant deux ans et demi. Pourtant cette vie ne le satisfait toujours pas. Il a envie de revenir à la musique. Il quitte donc son travail, s'installe en Bretagne et achète du matériel pour produire des maquettes.
En 1993, il fait la connaissance d'un guitariste, Guillaume Jouan. Ensemble, ils se mettent à travailler sur un projet de disque. Christophe écrit des textes relatants son état d'esprit d'alors, entre dérive existentielle et sentiment personnel de ratage. L'instrumentation et les arrangements sont sobres, bien loin des références anglo-saxonnes du musicien devenu chanteur par la force des choses. L'album s'appelle "Boire" et sort en avril 1995. Entre temps un autre homme a rejoint les deux acolytes : Bruno Leroux qui avait auparavant joué avec Guillaume dans un groupe appelé les Locataires. Le disque obtient un succès rapide et se vend à 90.000 exemplaires. Une tournée-marathon commence alors. Le premier simple s'intitule "Non, non je ne suis plus saoul" suivit de "Regarde un peu la France". En janvier 96, il donne un concert à la Cigale, salle parisienne où il invite ses frères en musique Sylvain Vanot, Dominique A ou Jean-François Coen.
Après une période de repos et de mise au vert, il commence de façon informelle l'écriture d'un second album en prenant quelques notes de temps en temps. Enregistré finalement dans la région de Rennes et en partie mixé à Montpellier, l'album "Baiser" sort en 1997. Un rien provocateur, Miossec traite les relations amoureuses avec des mots crus et directs. La déprime affichée de l'album précédent s'est envolée mais a tout de même laissé quelques traces. La voix du chanteur s'est aussi affirmée et un batteur est venu rejoindre le groupe de musiciens originel. La musique est plus musclée. Miossec a finalement rassemblé une dizaine de personnes autour de lui qui forment une espèce de communauté. Les tournées reprennent et la vie itinérante aussi, avant l'écriture d'un troisième album.
Nominé en tant que "Révélation 97" aux Victoires de la Musique, Miossec est évincé de la liste après avoir mentionné son refus d'y figurer.
Devenu père d'un petit garçon prénommé Théo au début de l'année 1998, Christophe Miossec aspire sans doute à un mode de vie différent de celui qu'il a expérimenté depuis ses débuts de chanteur. C'est ainsi qu'il se remet au travail et concocte avec son ami Guillaume Jouan un nouvel album "A prendre", sorti en novembre. Si la voix est plus assurée et la musique plus variée, les textes restent dans la même veine, petites chroniques d'un quotidien un peu "déglingué", de la chanson "le Voisin", premier simple extrait de l'album, à "la Maison" en passant par "l'Assistant parlementaire" ou "les Bières aujourd'hui s'ouvrent manuellement". Le disque rencontre un moins grand succès que les précédents mais se vend tout de même à 120.000 exemplaires. Quelques temps après, le chanteur collabore aux albums de Johnny Hallyday, de Jane Birkin et d'Axel Bauer.
Il faut attendre 2001 pour que sorte le quatrième opus du Brestois, "Brûle". De son propre aveu, Miossec s'est fourvoyé dans une première version qui faisait la part grande à l'improvisation. Perdant quelque argent au passage, il reprend le tout à zéro et se remet à la tâche. Il fait alors appel à un jeune producteur français très en vue, Matthieu Ballet. Si l'ambiance sonore est un peu différente malgré des mélodies à peu près inexistantes, les textes de Miossec sont toujours dans la même veine bien qu'un peu moins sombres que d'habitude. Que ce soit "Madame", l'hommage à Juliette Gréco ("Elle était de ces femmes qu'on embrasse sur les yeux/Dont on tombe sous le charme comme on tombe sous le feu") ou "Ainsi soit-elle" adapté d'un texte de l'écrivain Georges Perros. L'univers de la littérature n'est en effet pas étranger à ce chanteur puisque sur le disque, on retrouve un autre auteur, Stig Dagerman à qui il emprunte un vers "notre besoin de consolation est impossible à rassasier".
En février 2002, il entame une nouvelle tournée. Le chanteur, pas toujours à l'aise sur scène, consolide pourtant sa légende et son aura grâce à ce contact direct avec le public. Il publie sur son site internet un carnet de route écrit par ses fans. "Miossec tu sais mettre des mots sur des moments de vie intimes de chacun de nous. merci !!!" résume Bérangère.
Au printemps 2003, il tourne encore dans le sud de la France, à Istres, Marseille, Aix en Provence etc puis rôde à l'automne les nouvelles chansons enregistrées l'été. Invité par l'Orchestre Lyrique de Région Avignon Provence, le chanteur confronte ses textes aux arrangements symphoniques. De cette expérience naîssent plusieurs morceaux dont quatre se trouvent sur le nouvel album qui sort en 2004, "1964".
"Rester en vie/Ce n'est que du music-hall/Un spectacle hors de prix/Une grande foire agricole/Rester en vie/Et devenir luciole/Se tourner vers la lumière" chante-t-il sur "1964" : Miossec a quarante ans. Dix ans après son entrée en musique, l'auteur a toujours la rage mais le ton est moins monochrome, plus aéré. Il sait s'entourer pour donner du corps aux musiques qu'il compose sur la majorité des titres : Joseph Racaille - arrangeur pour Bashung, Thomas Fersen, Dick Annegarn, Arthur H...-, Edith Fambuena, l'autre moitié des Valentins, Jean-Louis Pierrot. France, Suisse, Belgique : Miossec et sa bande reprennent sur la route, indissociable de son parcours intérieur.
L'étreinte, dernier album à paraître, initialement programmé pour mars 2006, a vu sa sortie repoussée le 21 août 2006. Jour de la Saint Christophe. On y attend les nouveaux morceaux tels que La Facture d'Electricité ou bien encore Trente ans, comme une sorte de flash-back sur Boire.
Source : RFImusique
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Dernière modification : 20/09/2011