DEPORTIVO, c'est avant tout un trio de Rock Français energique, composé de potes, originaires de Bois-d'Arcy (78). Ce qui donne, dans le désordre, pour notre plus grand plaisir : Jérôme (Chanteur/Guitariste), Julien (Batteur/Kazoo) et Richard (Bassiste).
Ils se sont rencontrés dans la cour d'école, vers l'âge de 7 ans. Ayant en commun une passion pour le foot puis plus tard pour le Rock et la déconne. A l'adolescence, la naissance de Déportivo a été presque naturelle, grâce à une envie partagée de faire de la scène. Envie née de la prestation scénique époustouflante de 2 étoiles du Rock Français : les Wampas et Noir Désir.
Chacun d'eux s'est alors attelé à l'apprentissage d'un instrument, de leurs premières armes, ils sont passés aux chansons pour leurs potes, puis aux MJC, et enfin à une tournée à l'échelle nationale. Avant d'en arriver à l'album et à la tournée, le chemin n'est pas des plus faciles bien que la montée en puissance de ce trio apparaisse comme exemplaire.
En effet, leurs influences musicales sont sans faille, qu'il s'agisse de Nirvana ou encore de Noir Désir sans oublier Georges Brassens et les Béru (la liste est longue : Miossec, Louise Attaque, Sloy, Manu Chao, les doors …).
Le pseudo DEPORTIVO est un choix qui les honore et leur correspond parfaitement. Le clin d'œil au football n'est pas un hasard. A l'époque, leur devise se voulait être " dans la vie tout est foot ". Julien a donc pensé à prendre un nom de club. Il a fait une liste et pour tous, Déportivo a été le Flash… Ce nom reflète à la fois l'esprit de groupe, les valeurs collectives et sportives, ainsi qu'une bande de potes… Car ses synomymes sont " association sportive " ou encore " sporting club ", en Espagne, ce terme précède l'ensemble des noms de club de foot. Enfin, c'est aussi un joli clin d'oeil à Manu Chao …
Montée en puissance exemplaire car ils ont signé un label fortement marqué Rock et qualité, avec une simple démo. Démo particulièrement appréciée et qualifiée de " coup de cœur " par Frédéric Monvoisin créateur du label. C'est d'ailleurs cette Démo qu'on retrouve en tant que Maxi, portant pour titre " la salade " et la mention " à écouter fort ". Prélude au passage en studio, période marquante pour ce jeune groupe, marchant pas à pas, sur les traces de leurs idoles. Cet enregistrement s'est déroulé dans le même studio (Black Box à Angers) que Sloy et Thugs.
D'où, un premier opus sorti le 4 Mai 2004, qui aurait pu s'appeler " In Cultero ", mais finalement se fut " Parmi eux ", symbolisant l'ouverture et le désir de faire de la musique au sein de la scène Française. 12 titres enragés, presque tous en français dans le texte, de moins de 3 minutes chacun, mais dotés d'une énergie incroyable, une déferlante puissante … On n'en sort pas indemne.
Texte en anglais sans prétention et en français sans revendication particulière, sans message, les Dépor' ne sont pas pour les textes engagés, et le revendiquent : " on n'est ni politique ni social car les gens qui viennent nous voir c'est pour écouter de la musique et pas pour entendre " ça c'est bien, ça c'est pas bien " car qui on est pour dire ça ? ". En live, c'est une expérience particulière, un coup de fouet… Leur passage aux Transmusicales de Rennes a été très remarqué, on en parle encore aujourd'hui dans les chaumières. D'ailleurs, Déportivo est largement plébicité comme en témoigne des groupes comme LUKE ou KAOLIN qui n'hésitent pas à porter un T.Shirt à l'éfigie du groupe.
Suite logique, un premier single : " la salade " et le tournage d'un clip : " parmi eux " (avec Christophe Hacker et Arnaud de chez Barclay). Ce clip pose l'atmosphère déjantée des déport', à travers une réalité quotidienne tournée en dérision. Un deuxième clip a suivi " 1000 moi-même " réalisé par la même équipe que le premier sur fond de bal musette à Corlay (actuellement sur nos écrans).
A ce jour, nos trois garçons plein d'avenir souhaitent prendre le temps de bien faire les choses, comme écrire de nouvelles chansons par exemple. Et surtout ils profitent de chaque moment, que ce soit chaque concert de la tournée, ou chaque rencontre avec d'autres groupes (comme LUKE dont ils sont très proches) ou avec leur public (avant ou après le show). A ce sujet, aucune hésitation n'est acceptable, s'ils passent près de chez vous … et surtout, n'oubliez pas de leur jeter un petit mot à la fin des concerts, car ils adorent rencontrer leur public.
Fine fleur du rock hexagonal depuis Parmi eux en 2004, Deportivo publie ce mois-ci son second opus, enregistré entre Londres et Angers en collaboration avec le producteur des Strokes. Trente minutes d’urgence communicative, de rock brut au son étonnamment précis et chaleureux.
Il y a trois ans, le rock français sortait à peine d’un règne sans partage de Noir Désir. Deux groupes frères insufflaient alors une fraîcheur salvatrice à la musique saturée dans la langue de Molière, sans pour autant détrôner les indépassables géniteurs de Tostaky (mais le cherchaient-ils vraiment ?). Il y eut Luke, auteur, avec succès, d’un virage très rock avec La Tête en arrière. Il y eut aussi Deportivo. Ces trois passionnés de foot faisaient équipe autour d’un credo simple : composer dans le "rush" des morceaux courts joués vite et fort. Un album et cent cinquante dates de concerts plus loin, la formule s’est avérée payante.
Aussi les fondamentaux demeurent intacts sur ce nouveau disque sans nom où la sobriété domine : titres brefs, phrases concises et riffs taillés dans le vif à l’image du très efficace La Brise, le single introductif. "Nous n’avons pas cherché à tout révolutionner pour cet album, confie Jérôme, le chanteur. Dès les débuts de notre groupe, nous nous étions fixés une règle : jouer dans l’urgence. C’est de là que l’on tire notre plaisir de musiciens."
Pas de révolution en vue donc, mais un son passablement rénové depuis La Salade ou 1000 Moi-même, avec leur alternance de guitares claire/distordue proche de Nirvana. La basse très mélodique tenue par Richard vient enfin au premier plan, les guitares ont gagné en mordant et la batterie de Julien est devenue plus précise et inventive. Le tout donne un style garage rock débordant d’énergie mais carré, puissant et coloré. On pense inévitablement aux New-yorkais de The Strokes et à leur premier producteur, Gordon Raphael, avec qui le trio a concocté ce son avec une gourmandise manifeste. "En cherchant à travailler avec lui, il était clair qu’on allait vers des sonorités différentes, vers un son plus sale, plus ‘lo-fi’. Il y a moins de contrastes que sur le premier album, mais le son est dense, avec beaucoup de présence".
Le producteur et metteur en son américain s’est illustré en amont et en aval de l’enregistrement : "Après son travail avec les Satellites [ndlr : autre groupe de l’écurie Village Vert], Gordon nous a invités dans son studio de Londres. Un endroit spécial, une vieille usine désaffectée du quartier de White Chapel. Je suis arrivé avec le squelette des chansons composées pendant les dix mois précédents. Là-bas, on a travaillé spécifiquement chaque instrument. Gordon nous a poussés à mettre davantage les lignes de basse en évidence, ce qui n’était pas forcément notre intention au départ. On est revenu en France avec des versions démo des morceaux et on a tout réenregistré avec notre ingé son Yann Madec au studio Black Box d’Angers [ndlr : le studio mythique de Sloy, des Thugs…], où nous avons nos habitudes. Gordon est revenu ensuite pour le mixage."
Chaque étape s’est déroulée sans calcul, dans l’urgence, pour mieux préserver la spontanéité du groupe pendant le processus créatif. "On n’avait pas tous les titres en arrivant à Londres… Le processus de composition est très anarchique. Je peux venir avec trois phrases, et on va construire tout le morceau autour, à trois. Le déclic peut venir aussi d’un riff, d’une suite d’accords. Je crois que ce côté ‘bordélique’ nous caractérise vraiment ! "
Le chant de Jérôme a, lui, gagné en assurance. Les cent cinquante concerts passés l’ont décomplexé à ce niveau, au point que certaines inflexions de voix du premier album lui font aujourd’hui "grincer des dents". Côté textes, on retrouve le lyrisme distancié du premier album, comme sur En ouvrant la porte. Au service de la mélodie, les mots de Deportivo suggèrent plus qu’ils ne disent, restent parfois volontairement obscurs, à l’image d’Exorde Barraté, "Une expression incompréhensible qu’un journaliste a utilisé au sujet d’un de nos premiers morceaux. On a tellement halluciné en la lisant qu’on en a fait un titre."
A noter la reprise très rock d’un classique de Miossec, Les bières aujourd’hui s’ouvrent manuellement, où figure Arnaud, violoniste de Louise Attaque. "Nous jouons depuis longtemps ce titre sur scène, et nous voulions quelque chose de neuf avant de l’enregistrer. L’idée d’incorporer Arnaud nous a tout de suite séduits. Miossec, comme Louise Attaque, sont ceux qui m’ont montré la voie. J’ai su en les écoutant que l’on pouvait écrire du rock en français, avec simplicité. Je trouvais l’héritage de Noir Désir et leurs textes très littéraires assez pesant." Le chanteur breton a-t-il apprécié le résultat ? "Nous ne lui avons pas encore envoyé le disque. Mais il paraît que quelqu’un lui a fait écouter la reprise, et qu’il a aimé… "
Prochaine étape après cet album, la scène. "On fait de la musique pour cela, et pour le sentiment de liberté que ça nous procure. Le studio, ça n’est que le prolongement de cette énergie qu’on ressent dans les salles de concerts." A bon entendeur.
(Jerôme Pichon)
Source : RFImusique
Biographie fournie par : Webmaster ABC-TABS
Dernière modification : 01/08/2011