Autant inspirés par Buddy Holly et John Lennon que par Televison et Velvet Underground, les Strokes ont en quelque sorte profité de leur succès puisqu’ils ont été fortement encouragés par la critique, particulièrement par la presse britannique qui n’a pas été aussi dithyrambique avec un groupe depuis Oasis, au début des années 90.
Formé du chanteur et auteur Julian Casablancas, des guitaristes Nick Valenti et Albert Hammond Jr., du bassiste Nikolai Fraiture et du batteur Fabrizio Moretti, le groupe lance « Is This It? » en 2001 alors que les membres sont âgés d’à peine 20 ans. Malgré les apparences, le succès du groupe ne vient pas du jour au lendemain.
De fait, Casablancas (fils de John Casablancas, propriétaire de l’agence de mannequins Élite), Moretti (qui a commencé à jouer de la batterie à 5 ans) et Valenti ont tous commencé à jouer ensemble alors qu’ils fréquentaient la même école privée de Manhattan, en 1998. Peu de temps après, ils ajoutent Fraiture qui fréquentait un lycée français dans une autre partie de New York. Par la suite, Hammond, qui est le fils de l’auteur-compositeur-interprète Albert Hammond, arrive à New York en provenance de Los Angeles afin de poursuivre ses études en cinéma à N.Y.U. Il ne faut que peu de temps pour que Casablancas lui offre de se joindre au groupe, les deux amis s’étant rencontrés à l’école privée l’Institut Le Rozay, en Suisse alors qu’ils étaient enfants.
C’est en 1999 que Casablancas arrête son choix sur le nom The Strokes alors que le groupe passe la majeure partie de l’année à écrire et répéter. Les Strokes montent sur scène pour la première fois à l’automne 1999 et le bouche à oreille leur permet rapidement de se produire un peu partout dans la métropole grâce à leurs prestations endiablées.
Leurs concerts au Mercury Lounge et au Bowery ballroom en décembre 2000 ne leur permettent pas seulement de se dénicher un gérant, mais ils permettent également à la Strokesmanie d’atteindre son apogée à New York. En janvier 2001, Rough Trade lance le EP « The Modern Age » qui déclenche une guerre entre les étiquettes majeures qui s’arrachent littéralement le groupe. C’est finalement RCA qui remporte la mise.
Pendant ce temps, le nom des Strokes commence à circuler de plus en plus en Angleterre et le réputé magazine NME prend le groupe en affection, leur consacrant de nombreuses pages au cours des mois qui suivent. Au cours de cette période, le simple « Hard to Explain » fait fureur et leur permet de se gagner des fans aux quatre coins du Royaume-Uni. La popularité du groupe est telle que son passage sur la seconde scène du célèbre festival Carling doit être déplacé sur la scène principale, les organisateurs craignant une ruée monstre. À la fin de l’été 2001, Rough Trade lance l’album « Is This It? » avec une pochette controversée que les chaînes Woolworth et HMV refusent de distribuer au Royaume-Uni.
La version nord-américaine est lancée en octobre et diffère légèrement de celle parue en Europe. La pochettes y est différente et on note l’absence de la pièce « NYC Cops », la compagnie de disques jugeant la chanson déplacée après les attentats terroristes du 11 septembre 2001. Le groupe passe les mois suivants en tournée.
The Strokes prennent un peu de repos et retournent à la composition à la fin de 2002. Il faut attendre l’automne 2003 pour la sortie de « Room On Fire », deuxième disque des Strokes.
Dynamiteur du rock’n’roll en 2001 avec « Is this it ? », mouvement à l’époque, en plein renouveau dont ils devinrent la figure principale, on attendait depuis un successeur, on l’espérait au moins aussi euphorisant. Cassons immédiatement le suspens et soyons clairs : « Room on fire » n’est pas à la hauteur. Pourtant on ne peut parler de déception tant nous nous étions préparés à une déconvenue. Paradoxal Strokes ! En fait « Room on fire » est un bon petit disque de rock’n’roll dont les chansons énergiques, entraînantes sont superficielles et obsédantes à la fois (« Reptilia », « The way it is », « The end has no end »). Un peu comme sur « Is this it ? » ? Exactement. Il n'y a qu'à écouter « Automatic stop » ou « Between love & hate » pour rajeunir d'une paire d'années. Le probème c'est que depuis, pas mal de groupes sont passés sur nos platines et, alors que The strokes apparaissaient un peu comme des messies modernes pour un retour aux sources désiré, ils sont aujourd’hui un groupe noyé dans la masse qui fait intelligemment tourner son fond de commerce. On aura ici au moins le plaisir de réentendre les Strokes, l’espoir donc d’une suite discographique autrement importante et surtout le plaisir d’attraper au vol une série de refrains charismatiques et intrinsèquement accrocheurs (« Meet me in the bathrom »). Pas autant que ceux de « Is this it ? » mais suffisamment tout de même pour les écouter souvent.
Source : Musique Plus
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Dernière modification : 11/10/2011