C'est le 11 septembre 1971, à Billinge, un coin perdu du nord de l'Angleterre, que Richard Ashcroft a vu le jour. Sa mère se remarie onze ans plus tard, après le décès de son époux, et le petit Richard est confronté à un étrange beau-père, ancien membre d'une secte spécialisée dans le développement spirituel...
C'est alors qu'il étudie au collège Winstanley qu'Ashcroft se lie d'amitié avec Simon Jones (bassiste), Peter Salisbury (batteur) et Nick McCabe (guitariste). Un quatuor qui va faire parler de lui dans les années 90 sous le nom de The Verve.
Dignes descendants des Beatles et cousins proches d'Oasis, ces "quatre garçons dans le vent" ont laissé une réelle empreinte sur la pop britannique de la fin du 20e siècle. Et ce, essentiellement grâce à un seul album !
C'est en 1992 que sort le premier single de Verve, All in the Mind. Le groupe connaît un succès immense mais ce nom de scène, Verve, est aussi celui d'un fameux label de jazz américain ! Après une longue bataille juridique, le groupe se rebaptise finalement simplement The Verve...
En 1993 arrive le premier album, A Storm In Heaven, qui ne rencontre pas vraiment son public. Deux ans après, The Verve publie l'album A Northern Soul, enregistré avec quelques solides doses d'ecstasy dans le sang...
Ashcroft est surnommé par la presse "Mad Richard". Celui-ci, un peu paumé, quitte un temps la formation qui l'a révélé pour mieux la retrouver quelques mois plus tard. Et bien lui en prend !
La consécration arrive en 1997 avec l'album Urban Hymns. Il contient notamment un véritable bijou, Bittersweet Symphony, mais aussi les tubesques The Drugs Don't Work (!) et Lucky Man. Le succès n'est pourtant pas facile à gérer et Ashcroft se dispute avec le guitariste McCabe, qui quitte le groupe. Après avoir effectué une dernière tournée, le groupe se sépare en 1999.
C'est à l'aube des années 2000 qu'Ashcroft débute sa carrière en solo avec l'album Alone with Everybody. Il sort au printemps et est très vite certifié disque d'or. Le chanteur, devenu papa entre-temps, semble s'être assagi mais pioche tout de même dans ses expériences passées de belles histoires et de non moins jolies mélodies.
Il enchaîne en 2002 avec Human Conditions, sur lequel il convie l'ancien leader des Beach Boys, Brian Wilson, et son ancien acolyte de The Verve, le batteur Pete Salisbury. Le single qui en est extrait en premier est Check The Meaning
« Je déteste les biographies. Il n’y a que des conneries dans la plupart, non ? J’aimerais une bio qui se contente d’énumérer les faits, agrémentée de quelques réflexions personnelles. Sans trop de pommade, ce serait génial. Merci. » Richard Ashcroft, novembre 2005.
Alors allons au principal: “Keys To The World” est le troisième album solo de Richard Ashcroft après “Alone With Everybody” paru en juillet 2000 et son successeur, “Human Conditions”, qui date de novembre 2002. Ashcroft en a écrit les dix chansons sur plusieurs années, mais les a enregistrées en quelques jours à Richmond, à l’Ouest de Londres.
Depuis son dernier album, Ashcroft et sa femme Kate ont eu un deuxième enfant. Il a également signé avec Parlophone après la fin de Hut, le label sur lequel il a fait ses débuts en 1992.
Ashcroft croit en la musique plus que quiconque : « Vous pouvez changer radicalement la vie d’une personne avec une chanson. Je ne pense pas que les gens se rendent vraiment compte du pouvoir que peut avoir une chanson. »
« J’ai le sentiment d’être né pour écrire des chansons, continue-t-il. Le succès et la gloire ne m’émeuvent pas. Je suis quelqu’un de plutôt timide, d’introverti, qui se fond aisément dans le décor. Mais j’ai besoin d’écrire des chansons. Créer, pour moi, est une sorte de thérapie. Mes chansons emmènent dans le bas ventre de mon esprit et contiennent des choses plutôt sombres. Si j’étais à Los Angeles, je verrais un psy trois fois par semaines. Mais je ne suis qu’un Anglais du Nord qui règle les problèmes à sa façon. »
Dans “Keys To The World”, Ashcroft aborde les sujets qui l’intéressent ou auxquels il a été confronté : la dépression et le bonheur, la religion et la mort, le monde et les gens, l’amour et comment le maintenir.
Ce disque est tour à tour réfléchi, sombre, cool, furieux et optimiste. « Dans les années 60, les songwriters étaient influencés par Dylan et avaient une vision plus cynique des choses, précise Ashcroft. Ils écrivaient néanmoins des chansons qui s’incrustaient dans la tête des gens. C’est mon but. La mélodie reste essentielle pour moi.»Justement, Richard Ashcroft se trouve être un fin mélodiste. « J’écris mes chansons en imaginant toute sorte de gens en train de les écouter, dit-il. Qu’ils soient amateurs de hip-hop, de soul, de blues ou de jazz. Ma musique est une sorte de ragoût dont les ingrédients proviennent de partout. »
Et voilà. Tandis que la voix aisément identifiable sur “Keys To The World”, est râpeuse et pleine d’émotion, la musique, toujours mélodique et qui regorge de gimmicks, va du rock brut (“Why Not Nothing”) au très dylanien “World Keeps Turning” en passant par la pop insolente du premier single (“Break Night With Colour” et son clavecin), la soul du très Curtis Mayfield “Music Is Power” et le groove musculeux de “Keys To The World”.
« Je pense que ce disque est plus mélodique, que la voix est plus en avant, et qu’il est plus concis, en dit Ashcroft lorsqu’on le pousse à le comparer au précédent. J’en suis ravi, vous savez. J’estime que c’est le bon moment pour revenir au premier plan. Si on survit à la grippe aviaire, 2006 promet d’être une bonne année.»
Source : Ramdam
Biographie fournie par : Webmaster ABC-TABS
Dernière modification : 20/09/2011