Ils ont tout des Beatles, dont ils revendiquent la filiation culturelle et musicale. Tout, avec en plus un parfum de scandale qu'entretiennent savamment les frères Gallagher. Eux, ce sont les Anglais d'Oasis qui, dès 1991, ont relevé le défi d'être aussi populaires que les Fab Four de Lennon. Pari quasi tenu tant Oasis soulève les controverses et vend ses albums par dizaines de millions. Histoire d'une légende en marche...
Les frères Gallagher
Que serait Oasis sans le tandem de charme et de choc que forment les frères Gallagher, Liam et Noel ? Sans doute peu, tant ces deux-là apportent au groupe talent, charisme... et scandale. Tels deux frères ennemis, ils se déchirent et se réconcilient sur fond d'alcool, de sexe et de drogue, mettant régulièrement en péril l'existence du groupe mais donnant aussi de la valeur à cette formation décidément politiquement incorrecte.
L'histoire d'Oasis est une histoire de famille. Noel (né en 1967) et Liam (né en 1972) Gallagher passent une enfance londonienne perturbée. Encore adolescent, Noel passe plus de temps dans la rue (et occasionnellement en prison) que sur les bancs de l'école.
Après quelques jobs alimentaires, il trouve le salut dans la musique en 1988 en écrivant ses premières chansons. Alors que Noel intègre les Inspiral Carpets, Liam, de cinq ans son cadet, commence lui aussi à tourner avec différentes formations dont Rain, avec Paul McGuigan et Tony Mc Caroll, futurs membres d'Oasis.
Rain devient Oasis en mai 1991, à l'occasion de leur véritable premier concert, en première partie de Sweet Jesus. Noel intègre la formation quelques jours plus tard, formation qui trouve là sa forme quasi définitive.
Durant des mois, Oasis tente de s'imposer dans les concerts locaux, enregistrant plusieurs démos qui n'attirent pourtant pas les maisons de disques. Côté scène, la paire Gallagher fait déjà parler d'elle. Les deux frères s'insultent et se disputent devant le public, n'hésitant pas à mettre en péril la fragile existence du groupe.
Supersonic
Il faut attendre l'été 1993 pour que le groupe signe finalement son premier contrat chez Creation, puis chez Sony. En fin d'année, ils rentrent en studio et enregistrent Supersonic. Alors qu'Oasis ne faisait que quelques articles dans la presse londonienne, ce single les propulse soudain en tête des hit-parades. La légende est née !
Fort du succès de Supersonic, le groupe tourne dans toute l'Europe, entraînant avec lui son lot de bagarres, de disputes et de soûleries. La réputation sulfureuse de la toute jeune formation n'est déjà plus à prouver et semble contribuer à sa publicité.
Musicalement, Oasis n'a jamais caché son admiration pour les Beatles, et les critiques y vont de bon coeur, les accusant parfois de plagiat ou de pâle imitation. Critiques qui laissent les frères Gallagher indifférents, et ne les empêchent pas d'enregistrer leur premier album au printemps 1994: Definitely Maybe. Cet opus se vend à 150 000 exemplaires en trois jours !
Disputes, scandales et bagarres
Malgré le succès du disque, les détracteurs sont nombreux, qui ne supportent plus le comportement des jeunes anglais: bagarres générales lors des concerts, insultes, matériels détruits, scandales à la une des journaux, interviews provocatrices, Liam et Noel entretiennent la controverse.
Les années se succèdent sur fond de séparation: à chaque dispute des Gallagher, les journaux annoncent la fin d'Oasis. Mais il n'en est rien. Après plus de dix ans d'existence, six albums studio -dont Heathen Chemistry, sorti en juillet 2002, remporte un franc succès-, après de nombreuses frasques amoureuses (Liam est divorcée de Patsy Kensit, vit avec Nicole Appleton des All Saints, a deux enfants, et reste un coureur impénitent et bagarreur), après de nombreuses lubies qui mettent le groupe à la Une des journaux People autant que des magazines spécialisés, après une série de scandales qui entretient la légende (concerts annulés ou abrégés, procès), les Anglais d'Oasis semblent avoir réussi leur pari: celui d'être aussi connu que les Beatles.
Comparés aux Fab Four, aux Rolling Stones, aux Smiths voire aux Sex Pistols pour leur arrogance et leur énergie, les Oasis prouvent finalement leur unicité musicale et leur inégalable talent commercial.
Fleurons d'un rock britannique qu'ils avaient réveillé avec fougue dans les années 90 en deux premiers albums imparables, les têtes à claques d'Oasis semblaient se reposer depuis, sur les lauriers de leurs exploits passés. Talonné par la jeune garde, maltraité par la critique, le leader Noel Gallagher a rassemblé ses troupes pendant de longs mois en studio pour mettre au point le solide "Don't Believe The Truth" qui sonne comme un véritable sursaut d'orgueil.
Jouant avec aisance dans son pré-carré traditionnel, du riff stonien de "Lyla" au final "Let There Be Love", splendide ballade à la John Lennon, l'aîné Gallagher s'est aussi aventuré sur le palpitant "Mucky Fingers" vers les contrées fantasmées du Velvet Underground et de Bob Dylan. A ses côtés, son frère Liam chante avec une conviction retrouvée et signe avec réussite les compositions les plus directes de l'album (dont la très Beatles "Guess God Thinks I'm Abel") tandis que les contributions d'Andy Bell et Gem Archer injectent une teinte psychédélique à l'ensemble.
Véritable oeuvre de groupe, variée et cohérente, relevée par la production incisive de Dave Sardy, ce sixième album d'Oasis résonne ainsi comme une réponse cinglante aux détracteurs des insolents frères Gallagher.
Source : Ramdam
Biographie fournie par : Webmaster ABC-TABS
Dernière modification : 11/10/2011