Des sujets de société les plus divers (suicide ou mari trompé), cette jeune Québécoise sait créer des perles poétiques, piécettes tragi-comiques ou photographies d'un instant de vie. De part et d'autre de l'Atlantique, un large public se retrouve dans des textes souvent bouleversants. Depuis le début des années 90, il a alors suffi de quelques chansons pour que cette jeune Québécoise s'impose comme un nom essentiel de la chanson francophone.
Lynda Lemay naît le 25 juillet 1966 dans la petite ville de Portneuf près du fleuve St Laurent et à quelques kilomètres de Québec. Avec ses soeurs Diane et France, elle est élevée par un papa dessinateur et une maman mère au foyer. Enfant timide, Lynda rêve d'être archéologue. Mais elle développe plutôt une passion pour la poésie et l'écriture. Outre des poèmes, la petite fille s'essaie à la chanson et écrit à neuf ans son premier texte "Papa es-tu là ?".
A l'adolescence, Lynda continue d'écrire et apprend la guitare. A 18 ans, elle remporte le concours Québec en chansons qui la conforte dans son amour de la chanson. Mais après le lycée, elle commence des études de lettres et s'essaie même à l'écriture d'un roman jusqu'à ce que la musique la rattrape. De plus, sa famille l'encourage dans cette voix artistique. Installée à Québec pour étudier, elle fait des petits jobs qui la mènent dans les bars à chansons où elle découvre de plus près les auteurs québécois et français. De fil en aiguille, guitare à la main, elle se fait elle-même engager pour de petits concerts.
Son talent et surtout, ses textes de grande qualité, aiguisent le bouche à oreille tant public que professionnel. Sa victoire au concours de Granby en 1989 où elle décroche le prix d'auteur-compositeur-interprète avec "la Veilleuse" marque le décollage de sa carrière. Tout naturellement, elle fait des rencontres professionnelles et enregistre son premier album en 91, "Nos Rêves". Entourée de nouveaux collaborateurs dont l'auteur-compositeur Martin Leclerc, Lynda affine son style.
Très vite, dès 94, elle enregistre son deuxième album, "Y", arrangé par Marc Pérusse. Lynda confirme son talent pour évoquer à la fois des sujets légers (son crayon dans "Drôle de mine") ou graves (le viol dans "On m'a fait la haine"), mais toujours avec tact et drôlerie selon les circonstances. Cette fois, le succès public est largement au rendez-vous. L'album, atteint les 200.000 exemplaires vendus et sera son premier disque d'or. La tournée correspondante démarre en octobre à Montréal. Présente au Francofolies de La Rochelle en juillet 95, elle y reçoit le prix du Sentier des Halles, petite salle parisienne qui lui offre son premier passage dans la capitale en mai 96. En outre, un cablô-distributeur québécois, la société Cogeco, lui offre une bourse de 25.000$.
Un bonheur n'arrivant jamais seul, Lynda épouse en juillet 95 l'humoriste Patrick Huard. Le couple est alors un des plus en vue de l'actualité people au Québec.
Au printemps 96, la Québécoise entame sa première tournée en France, Belgique et Suisse pour la sortie de "Y" sur le vieux continent. En même temps sort, son album "la Visite" qui comprend plusieurs titres live ainsi que sa chanson fétiche, "Le plus fort, c'est mon père". Ces titres enregistrés lors de sa tournée 95, étaient sortis en octobre sous forme d'un CD de quatre titres.
On la voit en première partie de Serge Lama ainsi que dans la section Tremplin du festival Chorus des Hauts-de-Seine où elle obtient le Prix spécial du Conseil général et le Prix du public. En juillet, Lynda Lemay participe à un hommage à Charles Trenet au festival de jazz de Montreux en Suisse. Entourée de nombreux autres artistes, elle choisit d'interpréter trois chansons du Fou chantant. Présent dans la salle, Charles Aznavour est conquis par la grâce et l'incroyable qualité d'interprétation de Lynda. Dès la fin de la représentation, il lui fait part de son admiration et lui propose de signer sur les éditions Raoul Breton qu'il dirige avec Gérard Davoust. C'est chose faite dès décembre 96. Depuis, Aznavour tient le rôle de parrain de l'artiste et fait sa promotion chaque fois qu'il en a l'occasion.
Une fois sa tournée "Y" clôturée au Capitole de Québec en décembre 96 après plus de 200 représentations, c'est en France que Lynda vient enregistrer son troisième album au printemps 97. A cette époque, elle est enceinte de sa fille Jessie. L'enregistrement a lieu en banlieue parisienne, à Suresnes, à partir du mois d'avril et c'est le jeune réalisateur Yvan Cassar qui prend les rênes du projet. Eponyme, le CD sort en janvier 98 en France puis, paradoxalement, au Québec en février. Il emporte un très bon succès alors que son album "Y" est certifié double platine.
Lynda Lemay continue de tourner sur les scènes d'Europe et du Québec. En mars, elle démarre sa tournée 98-99 qui passe par le Capitole de Québec et en juin au festival "A l'heure du Québec" à Pully en Suisse. A la fin de l'année, le théâtre parisien l'Européen l'accueille pour six semaines de récital. Souvent nominée aux Félix québécois ou aux Junos canadiens, Lynda Lemay reçoit enfin le Félix de l'interprète féminine de l'année 98.
Toujours en train de naviguer de scène en scène, d'Europe et du Québec, il était normal que son album live, qui sort en janvier 99 au Québec et en avril en France, connaisse un fort succès. Une tournée de promotion passe entre autres par le Printemps de Bourges en avril. Dès février, le live est certifié album d'or. Lynda retrouve les scènes québécoises en septembre avant de refaire un saut en France pour une tournée européenne de 52 dates à guichets fermés qui passe à Paris, au Bataclan le 6 décembre, et se termine à nouveau dans la capitale par trois Olympia les 3, 4 et 10 avril 2000.
Sa prestation aux Victoires de la Musique le 11 mars 2000 à Paris reste mémorable. Nommée dans la catégorie Révélation (!), son interprétation des "Souliers verts", fameux titre dont le thème est une femme qui découvre qu'elle est trompée, permet à un plus large public encore de remarquer cette jeune chanteuse à part au milieu d'une vague rap ou reggae plus dans le coup.
Séparée de son mari, elle apparaît pour de rares concerts québécois au cours de l'été et se consacre à un nouvel album prévu pour octobre. Intitulé "Du coq à l'âme" le disque sort alors simultanément au Québec et en France. L'accueil est bon mais n'égale pas encore le succès réservé aux précédents albums. La chanteuse démarre très vite une tournée québécoise le 2 novembre à Trois-Rivières.
Trois jours plus tard, Lynda Lemay reçoit le Félix de l'artiste québécoise s'étant le plus illustré hors Québec. La tournée la mène jusqu'au 16 décembre et dès le début d'année, elle retrouve la France pour cinq mois de concerts. Le coup d'envoi est donné le 22 janvier 2001 à Toulouse. A l'Olympia, du 6 au 11 mars, les concerts sont donnés à guichets fermés face à un public tout acquis à la jeune femme. Sur scène, elle offre un show très intime dans le décor d'une chambre à coucher où s'égrènent souvenirs d'enfance et fétiches (un T-shirt de Johnny Hallyday.). Elle revient dans la célèbre salle parisienne pour six concerts supplémentaires en novembre 2001 où elle connaît encore un très grand succès.
Bien que ses chansons ne passent quasiment pas à la radio et à la télévision, Lynda conquiert au fil des années un public de plus en plus nombreux. Sur la tournée 2001, elle a rassemblé environ 400.000 spectateurs. En avril 2002, un album live est mis en vente en France, un mois avant la sortie au Québec. "Les Lettres rouges" dont le titre évoque la façade de l'Olympia, rassemble 19 titres dont 17 inédits enregistrés dans cette salle lors des deux séries de concerts donnés en 2001. Et pour accompagner la sortie de ce disque, elle repart sur les routes de France pendant tout le mois d'avril.
Février 2004: Sorti du 8è album de Lynda Lemay "Un paradis quelque part". Pour cet album, Lynda Lemay appuie ses belles mélodies sur des arrangements nettement plus pop pour certains titres sans rien perdre de son charme gouailleur et de sa force d'émotion.
Source : RFImusique
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Dernière modification : 11/10/2011