Né le 7 juillet 1982 à Alès dans le Gard, arrière-arrière-petit-neveu du célèbre illustrateur Gustave Doré, Julien Doré grandit à Lunel et à Nîmes.
Après un bac littéraire, il fréquente l'école des Beaux-Arts de Nîmes pendant cinq ans puis en 2002, affublé du nom de Julian Goldy (pour Doré), il fonde le groupe Dig Up Elvis (Déterrez Elvis) avec Guillaume de Molina à la guitare, Céline Linsay au chant et au tambourin et son meilleur ami Julien Francioli à la basse. Baptiste Tiste les rejoint à la batterie un peu plus tard. Le groupe joue dans les bars de la région de Nîmes (c'est d'ailleurs là qu'une altercation aura lieu entre lui et le chanteur local Claude Biscuit, de Rocky Controlo, apparemment pour divergences artistiques).
En 2006, Julien Doré et Guillaume de Molina forment également le projet « The Jean D'Ormesson Disco Suicide » ou « Jean D'Ormesson's », groupe protéiforme qui reprend des succès disco en les reformatant dans un style proche de la musique du sud des États-Unis. Sont ainsi réarrangés des titres comme Born to Be Alive ou Les Démons de minuit.
En 2007, il participe à l'émission de télé-crochet Nouvelle Star dont il sort gagnant, élu par le public. Sélectionné lors d'une audition à Marseille de la saison 5 de Nouvelle Star, où il se présente avec un ukulélé sur lequel il a apposé l'autocollant de son groupe « Dig Up Elvis », sa participation n'a à l'origine pour but que de faire de la publicité pour ce groupe. D'ailleurs, le jury, au départ réticent à ce qu'il chante avec un instrument, le refuse. Mais la production décide tout de même de le faire passer, à condition qu'il chante a cappella. La deuxième chanson interprétée lors du casting par Julien devant le jury, Funny Fishy Pussy, est d'ailleurs une composition de son autre groupe « The Jean D'Ormesson Disco Suicide ».
Après les épreuves de sélection au théâtre du Trianon, Julien fait partie des 15 candidats sélectionnés pour les émissions en direct. Il débute par une reprise jazzy du titre Like a Virgin de Madonna (reprise empruntée au chanteur américain Richard Cheese). Il privilégie ensuite des reprises décalées ou interprétées de façon théâtrales et outrancières, jouant du grain de sa voix à la Alain Bashung qu'il pousse volontiers dans les aigus, en criant. Ces prestations lui valent d'être à la fois remarqué et critiqué, et lui permettent de s'installer comme un des phénomènes de la saison 5 de Nouvelle Star.
Comme Christophe Willem en 2006, Julien Doré est quasiment toujours programmé en dernier dans l'ordre de passage, signe qu'il capte une grande partie de l'audience télévisée.À partir de sa reprise de Moi… Lolita — chanson à l'origine interprétée par Alizée — dans une version acoustique qu'il a déclarée inspirée d'un concept qu'en avait imaginé son groupe The Jean D'Ormesson Disco Suicide, il livre sa capacité personnelle d'adaptation musicale. Ici la chanson est caractérisée par un tempo ralenti qu'il a fait adapter grâce au pianiste par l'orchestre de scène de Baltard, avec des paroles modifiées par des substitutions poétiques, Julien Doré commence à attirer la curiosité de la presse écrite : il est notamment l'objet de la rubrique emblématique « Portraits » qui occupe la dernière page du quotidien Libération. Il prend alors l'habitude de retoucher les paroles des chansons qu'il interprète, tout au long de l'émission de télé-crochet, afin d'y glisser des allusions personnelles (ainsi, dans Les Bêtises de Sabine Paturel, le vers « j'ai tout découpé tes rideaux » devient « j'ai tout relu Françoise Dolto », et dans Mourir sur scène de Dalida, « je veux mourir fusillée de lasers » devient « je veux mourir fusillé par Drucker »).Il termine vainqueur de la Nouvelle Star 2007, face à Tigane, le 13 juin, lorsqu'il est élu par le public.
Le 16 juin 2008, Julien Doré sort son premier album solo qui s'intitule Ersatz, un titre que Julien a en tête depuis des années. Ersatz peut être aussi vu comme un jeu de mot caché, car un synonyme pourrait être « succédané », soit « succès d'année », ce que l'auteur avoue espérer dans une interview pour sept à huit en 2008.Le premier extrait, Les limites, sorti le 31 mars 2008 en téléchargement, est un titre composé par David Scrima, musicien et dessinateur de musique rock. Le clip, décliné en trois versions, est une citation — ou un pastiche — respectant les cadrages, la chorégraphie et les thèmes d'un numéro musical de Serge Gainsbourg (en chanteur) et Jean-Pierre Cassel (en danseur) datant de 1964.
Dans un style inspiré de Jacques Dutronc, cette chanson est une sorte de transition entre la Nouvelle Star et l'album à venir. Plusieurs artistes collaborent à son album, comme Christophe, Arno, le groupe Cocoon ou encore Ben d'Herman Düne. Dans les Inrocks, Julien Doré se dit très influencé par le groupe Archive et voudrait reproduire sur son disque l'aspect cinématographique avec des chansons qui font des boucles, des cycles, des spirales. L'influence par Serge Gainsbourg est aussi marquée, certes par la présence sur son premier album de la chanson SS in Uruguay de Gainsbourg, mais aussi dans le style même de Julien Doré, sa manière de chanter, les thèmes choisis : Les limites en est un très bon exemple, avec des couplets chantés à la Gainsbourg, l'importance des rythmes, une instrumentalisation et un esprit ironique.
Entre deux sessions d'enregistrement de son album, Julien Doré, ami du créateur arlésien Christian Lacroix, a accepté de poser pour L'Express Styles dans l'appartement éphémère décoré par le couturier à la Cité de l'architecture et du patrimoine.
Il part en tournée d’octobre 2008 à décembre 2009, accompagné sur scène par Arman Méliès (guitares) et Julien Noël (claviers) qui ont tous deux participé à l’album, ainsi que par Jeff Boudreaux (batterie) et Édouard Marie (basse, contrebasse). Julien Doré chante alors les titres d’Ersatz mais également des reprises et des compositions inédites. Pour garder une trace de quelques-uns de ces morceaux et de cette formation musicale auto-baptisée The Bash, un EP, comprenant cinq titres en anglais, est enregistré à l’automne 2009, sortant en partenariat avec le magazine ELLE. Ersatz se vend à 260000 exemplaires et est ainsi certifié disque de platine. En 2009, il remporte les victoires de la musique dans la catégorie album révélation et vidéo clip ainsi que le globe de cristal pour le meilleur interprète masculin de l'année.
Alors en couple avec Louise Bourgoin , Julien Doré se lance en parallèle dans une carrière d'acteur en décrochant un rôle important dans le film Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d'amour. Sur le tournage, il fait la rencontre de Marina Hands . Fraîchement séparé de Louise Bourgoin , Julien Doré se met alors en couple avec Marina, avec qui il vit une relation passionnelle durant trois ans .
Le 21 mars 2011, Julien Doré publie son second album intitulé Bichon. Avec cet album Julien Doré confirme la singularité de son talent : une poésie minimaliste au lyrisme brut. Trois ans après Ersatz, Julien Doré, chouchou à barrettes de la Nouvelle Star mouture 2007, débarque avec Bichon, un double-album doux, au poil soyeux et à l’élégance aristocratique – disque 1, en Français, disque 2, pop-rock anglo-saxonne avec The Bash.C’est ainsi : les chanteurs de téléréalité crèvent parfois l’écran, dépassent la seule lucarne marketing, pour s’aventurer vers des territoires classieux et fouler le pas d’illustres aînés. Dans ce Bichon attachant, s’entend ainsi la poésie minimaliste d’un Gainsbourg, ses mélopées aériennes, l’humour tendre d’un Nino Ferrer, les phrases éthérées d’un Murat ou le dandysme coloré d’un Christophe.
Alors, bien sûr, Julien Doré ne chausse pas (encore) aussi grand, mais il y a de l’idée, des mots taillés, rimés, entrechoqués, sur d’évanescents paysages électro-pop, aux reliefs baignés de pluie et de lumière. Réalisé par Renaud Letang, ce Bichon s’impose comme un disque aquatique, où se devine la poésie surréaliste des Chants de Maldoror, et des matières impressionnistes...
Avec son style lapidaire, l’artiste aux yeux bleus convoque une nouvelle vague aux parfums sensuels, accompagnée de muses. Il y a d’abord la gracieuse Françoise Hardy, qui lui donne la réplique sur BB Baleine, Dominique A, qui lui offre le torride L’Eté summer, ou encore Philippe Katerine qui signe un drôle d’Homosexuel, scandé de la cadence musclée d’Yvette Horner... Il y a enfin Arman Méliès et son texte Laisse Avril puis la sublime Biyouna, qui clôt le premier disque de sa voix éraillée (Bergman).
Après avoir participé au dernier album de Sylvie Vartan, Julien Doré montre encore une fois son talent fédérateur : une sorte d’élan juvénile et mature, qui livre sa grâce et sa griffe.
Après avoir fait son retour au cinéma en 2013 dans le film Pop Redemption , il sort un troisième album, LØVE. En juillet sort Paris-Seychelles, premier single du 3e album studio LØVE qui sort fin octobre 2013. D’une cohésion impressionnante, le troisième album du chanteur ne parle que de ça : la douleur de la séparation amoureuse. Un mal pour un (disque) bien. Avec ce troisième album, la manière de Julien Doré subit une fulgurante rétraction. Rétraction d’abord à un seul motif. Toutes les chansons ici (disons toutes sauf une, on y reviendra) ne parlent que d’une seule chose : la souffrance amoureuse après le départ de l’être aimé. Rétraction aussi du crew de collaborateurs aux manettes.
Là où les deux premiers albums (Ersatz, 2008, puis Bichon, 2011) proposaient un attelage des auteurs-compositeurs les plus en vue sur le marché, Løve est le fait d’une toute petite poignée de garçons : autour du chanteur, qui a écrit la plupart des titres, quelques proches, comme le groupe electro Omoh, Darko Fitzgerald, Julien Noël son pianiste depuis les débuts, Antoine Gaillet à la réal et, pour une seule chanson, Arman Méliès. Ce retour lancinant d’une seule figure (l’abandon) combinée à la belle homogénéité de sa facture electro-folk donne à l’album sa tonalité cohérente, obsédée, monomaniaque.
Si le chagrin prend parfois des détours plus désinvoltes (le très gracieux Chou wasabi, avec Micky Green), il peut plonger jusqu’aux profondeurs suicidaires (l’élégiaque Corbeau blanc). Au coeur de l’album trône Platini, pur délice qui échappe néanmoins à l’unité thématique de l’ensemble et apporte une tonalité à la fois majestueuse (usage grandiose des choeurs) et clownesque (Julien D. y retrouve le temps d’un pont sa voix de tête drolatique). A la fois dansant et torturé, l’album est à ce jour la plus belle réussite de son auteur.
Source : Wikpedia / RFIMusique / Lesinrocks
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Dernière modification : 26/03/2014