Tout démarre avec le duo Daniel Kessler/Greg Drudy (batteur) dans une université new-yorkaise. C’est là même que Kessler rencontre Carlos Dengler, ancien guitariste. Kessler le convainc de rentrer dans le groupe, en lui prêtant une basse. Bien avant, Daniel Kessler avait rencontré Paul Banks à Paris. Ce dernier est vite séduit par les chansons de Daniel, et il intègre le groupe, en 1998. Interpol est né.Le nom du groupe vient d’une plaisanterie à l’égard de Paul : un de ses camarades avait l’habitude de l’appeler … « Paul Paul Interpol ».
Entre 1998 et 2000, Interpol travaille pour obtenir un son qui les différenciera des autres groupes, et cela grâce à de nombreux concerts un peu partout aux Etats-Unis.
Après quelques premiers concerts en 2000, Greg quitte le groupe pour être remplacé par Sam Fogarino. La même année, Interpol publie deux EP, dont Obstacle 1, autoproduit par le groupe aux sonorités fortement imprégnées de Joy Division et plus généralement des groupes cold wave des 80's.
L’année suivante, Interpol s’entend avec le label Matador qui lance en 2002 le premier effort du groupe, « Turn On the Bright Lights ».
Interpol n'est pas un groupe garage rock parmis tant d'autres. En 2002, c'est avec fracas que sort Turn On The Bright Lights leur premier album qui fait sensation durant une période assez terne pour le rock hormis les expérimentaux mais néanmoins impressionants Kid A / Amnesiac de Radiohead. La première surprise concerne leur origine. En effet à la première écoute, ils ont une élégance que l'on jurerait british. Or, il n'en est rien. Ce quatuor vient ,à l'instar des Strokes, de New-York City, ville incroyablement prolifique. Le succès aidant, le nouvel album d'Interpol, Antics, est attendu au tournant.
C'est "Next Exit" qui ouvre le bal , au sens propre comme au figuré tant le morceau fait penser à un de ces bals de promo mais en version mélancolique avec ses nappes de synthé solennelles et prenantes. Puis "Evil" revient à un Interpol pur et dur, à savoir un riff de guitare tranchant accompagné de la voix de Daniel Kessler qui sur le refrain,par ailleurs énorme, évoque fortement David Bowie et Ian Curtis de Joy Division.
Ensuite "Narc" confirme le côté hypnotique de la musique d'Interpol tout comme le sublime "Take You On A Cruise" où le groupe nous emmène réellement "ailleurs" avec ce refrain aérien imparable. Visiblement The Cure et Joy Division ont énormément compté pour eux, bien qu'ils s'en défendent publiquement.
Puis le premier single de l'album "Slow Hands" annonce la couleur avec un rythme soutenu autant par la guitare que la batterie qui rappelle un Franz Ferdinand très déprimé. Kessler est incroyablement présent sur le refrain avec un ton un peu plus inquisiteur que d'ordinaire. "Not Even Jail" prend le relais et là c'est la claque. Ce morceau est la quintessence du "romantisme noir" d'Interpol avec notamment une ligne de basse imposante, ce qui est assez rare pour un groupe de ce style.
"Public Pervert" s'inscrit dans la même logique avec cette voix toujours si dérangeante dans le bon sens du terme. La fin du morceau est tout bonnement incroyable, notamment par cette montée dans laquelle les guitares deviennent frénétiques pour laisser place à un ultime arpège des plus "Curiens". Le morceau suivant est également de très bonne qualité même s'il reste dans un registre plus traditionnel pour le groupe, tout comme "Lenght Of Love". Cette accalmie n'en reste que momentanée dans le sens où le morceau de clôture, "A Time To Be So Small",prend directement aux trippes. Les guitares ont une sonorité extrêmement nostalgique tout au long du morceau sans compter le chant naturellement mélancolique, ce qui donne une force supplémentaire à cet album conclu de fort belle manière.
"Antics" confirme donc le talent d'Interpol qui, sans être révolutionnaire dans sa démarche, leur permet de briguer une place de choix parmis les groupes de garage rock actuels avec une identité qui leur est propre, ce dont certains groupes ne peuvent malheureusement se targuer.
Source : Metalorgie
Biographie fournie par : Webmaster ABC-TABS
Dernière modification : 11/10/2011