Gorillaz est un collectif hip-hop, né de l'imagination de Murdoc, bassiste autodidacte, petit malin aux dents noires, venu de Stroke-On-Trent, amateur de dub, de J. Andrews Anderson...
Rapidement rejoint par le chanteur 2D, symbole des chansons pop parfaites, par le batteur Russel, gaillard originaire des USA et fan de hip-hop et de Chaka Khan, puis de Noodle, princesse de la guitare, venue d'Asie, âgée de 10 ans et experte dans l'art de de balancer des riffs mortels et en arts martiaux. Ces quatre là, ont mêlé leurs origines diverses en un son à la fois subversif, moderne, très accessible, brûlant et plus que cool...
Tomorrow Comes Today est un EP quatre titres, dont les influences vont du dub jamaïcain, au hip-hop local, des chansons d'amour cubaines, au punk du sud de Londres, le tout produit par Dan The Automator. Bref, derrière toutes ces influences, un album concept, sur lesquels des guests les plus prestigieux viennent de faire des featurings, sur ce quatre titres: Damon Albarn de Blur chante sur Tomorrow Comes Today, Latin Simone et 12D3. Leur premier album, éponyme sort en avril 2001. Au printemps 2002, sort G-Sides, un album de remixes.
Quelques mois plus tard, paraît Laïka Come Home, douze titres de Gorillaz, remixés façon dub par les Space Monkeyz. Trois ans plus tard, en mai 2005, la formation sort son quatrième album : Demon Days. Pour ce nouvel opus, ils s'entourent d'artistes tels que Neneh Cherry, Ike Turner ou Roots Manuva. Le premier extrait, Feel good Inc, est en featuring avec les rappeurs du groupe De La Soul.
L’univers déjanté de Gorillaz est une pure invention de Jamie Hewlett, créateur de la BD culte "Tank Girl". Dans cette interview, il lève un peu plus le voile sur ce projet qu’il a monté de toute pièce avec Damon Albarn, le chanteur de Blur.
>> D’où viens-tu et sur quoi as-tu bossé avant Gorillaz ?
J’ai été dessinateur de BD pendant plusieurs années. Mais la bande dessinée a évolué. Pour moi, elle a perdu la face. Je me suis donc tourné vers la réalisation de publicités, de pubs animées en fait. Je suis tombé là-dedans un peu par hasard car je n’avais aucune expérience. Mais ce n’est pas très difficile de réaliser des vidéos. Je pense que n’importe qui peut le faire, à condition d’avoir regardé beaucoup de films ! On m’a déjà demandé de faire des clips pour des groupes pop. Mais je ne crois pas que je me mettrai un jour à la réalisation de clips... Ce n’est pas vraiment mon truc de travailler avec des stars de la pop. Avec Gorillaz, c’est différent car j’ai plus de contrôle. C’est très appréciable.
Justement, quel est ton rôle dans le projet Gorillaz ?
Mon rôle est de présenter les Gorillaz au public afin qu’il les adopte ! […] Je réalise leurs vidéos. Je crée leur site Web. Je fais les couv’ de leur album, de leurs singles, tout ce qui tourne autour du merchandising. En fait, tout ce que je fais pour Gorillaz est visuel. Gorillaz existe vraiment, mais pas dans une forme que l’on peut expliquer. Je travaille avec les Gorillaz pour simplement les faire connaître au public. Afin qu’ils existent, que leur musique existe et que l’idée même du groupe existe.
Comment est né ce collectif hip-hop ?
Il y a d’abord eu une rencontre avec ce personnage étrange du nom de Jenian, un albinos. Un gars bizarre qui a en quelque sorte créé les Gorillaz et nous a fait participer au projet. Il travaille dans le coin et a aussi un studio dans l’Essex [en Angleterre]. Au départ, on ne devait pas beaucoup travailler ensemble, je devais faire quelques dessins et réaliser une vidéo low budget. Damon [Damon Albarn, de Blur] a voulu faire chanter 2D – qui ne pouvait pas chanter pendant quelque temps je crois – avec Jenian… Bref, Damon les a réunis. On est tous devenus potes et on s’est éclaté. On a fini par faire de plus en plus de trucs ensemble. Les Gorillaz sont des personnages étranges, qui voulaient être vus et parler avec les gens, et non pas rester en retrait. Notre boulot à nous, c’était donc de les faire connaître au public.
Qui sont vraiment les membres de Gorillaz ?
2D est le chanteur. C’est un ange, un beau mec avec de grands yeux noirs. En fait, il s’est pris un mauvais coup et s’est fracturé l’arcade sourcilière, d’où ces énormes taches noires autour des yeux. Murdoc est le bassiste. Il est aussi le songwriter. C’est une sorte de sataniste refoulé. Il est du genre… fauteur de troubles.
Russel est le batteur. Il a en lui le fantôme du rappeur mort, Del. Noodle est la guitariste. C’est une Japonaise âgée de 10 ans qui est arrivée en Europe dans une caisse de la Fed Ex. Pourquoi tu te marres ?
D’où vient le concept des vidéos de Gorillaz ?
Au départ, je n’ai pas été inspiré par quelque chose en particulier, et c’est ça qui est drôle. Je crois que le concept vient de 2D, qui est accro aux films de zombie du type "Zombie : Dawn of the Dead" [...]...
Suite de l'interview sur MTV.fr
Alors qu'on a longtemps cru que Dan the automator était la tête pensante de Gorillaz, c'était oublier le vertueux Damon Albarn dont le talent ne cesse d'être mis à jour et Jamie Hewlett l’inventeur graphique. Damon Albarn, souvent présenté comme une petite frappe belle gueule, leader superficiel des irréguliers Blur, démontre une nouvelle fois sa capacité à transformer un projet ludique en véritable machine artistique qui pond un grand disque à chaque fois qu'elle se met en route.
Avec l’aide de l’imposant Danger Mouse aux manettes, notre duo élargit son champ musical et se veut beaucoup plus ambitieux (« Last living souls »). Comparons : peut-être moins immédiat que son prédécesseur, ce disque est aussi à la fois plus profond, plus en multi couches (« All alone ») et plus dance-floor aussi (« DARE »). Même les amateurs de disco-funk pourraient si retrouver. Toujours fabriqué à partir d’une juxtaposition de plusieurs souffles éclectiques, « Demon days » se situe constamment aux frontières (« Feel good inc ») de plusieurs états musicaux et artistiques.
Et même si c’est toujours le hip-hop qui domine l’ensemble, c’est un hip-hop fun, cool. Un hip-hop qui aurait intégré l’esprit, tel qu’on le conçoit, de Damon Albarn car « Demon days » est un album qui lui ressemble pour l’esprit mais produit par des gens qui savent mieux que lui faire danser les machines. D’ailleurs, on est en droit de se poser la question : est ce « Demon days » ou le Damon days ? Ce qui revient ici au même tant on lui vendrait bien volontiers notre âme pour avoir la moitié de son charme et de sa réussite.
Source : MCM
Biographie fournie par : Webmaster ABC-TABS
Dernière modification : 07/10/2011