David Bowie, de son vrai nom David Robert Jones, est né le 8 janvier 1947 à Brixton, dans la banlieue de Londres. Sa famille s'installe à Bromley, dans le Kent six ans plus tard. Il a un demi-frère plus âgé, Terry, dont les problèmes mentaux seront reflétés dans nombre de ses chansons, et qui l'initie à la musique.
À quinze ans, il reçoit un coup de poing lors d'une bagarre avec un camarade de classe, George Underwood, qui lui abîme gravement l’œil gauche et lui laisse la pupille dilatée en permanence, ce qui donne souvent l'illusion qu'il a les yeux vairons, alors que ses deux yeux sont normalement bleus, même si l'un apparaît « noir ». Underwood travaillera plus tard sur ses premières pochettes de disques (notamment le dos de la pochette de l'album Space Oddity et la pochette américaine de The Man Who Sold the World). Un autre élève de la "Bromley Technical High School", le lycée technique qu'il fréquente, est Peter Frampton, avec qui il collaborera en 1987. Déjà, âgé d'à peine 13 ans, fortement influencé par le charisme de son demi frère Terry, David Jones s'intéresse au jazz et apprend le saxophone.
Au cours des années 1960, il cumule les expériences de chanteur au sein des groupes de rhythm'n'blues, et commet un premier simple « Liza Jane » en 1964, avec les King Bees. Sous le nom de Davy Jones, il intègre les Manish Boys (« I Pity the Fool »), le Lower Third, pour des 45 tours sans succès.
.Il adopte le pseudonyme « David Bowie » à cette époque, pour éviter la confusion avec le chanteur des Monkees Davy Jones. Ce pseudonyme est emprunté à James Bowie, un héros de la conquête de l'Ouest, connu pour son Bowie-knife. À cette époque, il apparaît dans l'émission Tonight sur la BBC, en tant que président de la Société Protectrice des Hommes aux cheveux longs.. Remarqué par le label Decca, il signe un premier album homonyme en 1967, qui laisse le hit « Love You 'til Tuesday » et quelques mignardises pop. La rencontre avec l'ingénieur du son américain Tony Visconti (qui produira onze de ses albums) et ses cours de mime avec Lindsay Kemp transforment le jeune Bowie en un artiste complet auquel il ne manque qu'un vrai hit. C'est en 1969 qu'il se révèle au grand public avec le titre Space Oddity qui fait écho aux émotions suscitées par les premiers pas de l'homme sur la Lune. La chanson est utilisée comme générique pour les émissions de la BBC consacrées à la mission Apollo. Ce morceau, produit par Gus Dudgeon (futur producteur attitré d'Elton John), trahit l'influence de Syd Barrett et peut s'interpréter à deux niveaux : celui d'un astronaute larguant les amarres ou celui d'un junkie. Cependant, le disque enregistré dans la foulée déçoit : réalisé par Tony Visconti, Bowie peine à s'imposer musicalement, entre ballades légères et vague influence dylanesque. L'album, initialement intitulé Man of Words / Man of Music, est un échec commercial, mais il réapparaît en tête des ventes anglaises quelque temps plus tard avec une nouvelle pochette rebaptisé Space Oddity. À cette époque, Bowie rencontre une actrice américaine débutante, Angela Barnett, qu'il épouse le 19 mars 1970. Leur fils Duncan Zowie Haywood Jones nait le 30 mai 1971.
Sous l'impulsion d'un nouveau manager, Tony De Fries, et de nouveaux partenaires dont le guitariste Mick Ronson, David Bowie publie The Man Who Sold the World (1970), album foncièrement rock malgré une pochette le représentant en robe dans sa première version (photo). Le disque suivant, Hunky Dory (1971), se distingue par ses arrangements sophistiqués et des mélodies fortes (« Changes », « Life on Mars »).
Alors que T.Rex mené par son ami et rival Marc Bolan occupe le haut des classements, Bowie se teint les cheveux en rouge (idée suggérée par sa femme Angie), joue de son ambigüité sexuelle et devient un phénomène médiatique avant même d'être un gros vendeur de disques. 1972 sera l'année de son explosion commerciale au Royaume-Uni : il « devient » alors Ziggy Stardust et joue avec les Spiders from Mars : Mick Ronson à la guitare, Trevor Bolder à la basse et Mick Woodmansey à la batterie. L'album The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars est un énorme succès et les tournées s'enchainent, rassemblant des milliers de fans admirateurs du personnage et de l'atmosphère dégagée par Ziggy. Cet alter ego de Bowie, mélange d'Iggy Pop, de Marc Bolan et, d'une manière plus décalée, de Vince Taylor ou du Legendary Stardust Cowboy, arrive au bon moment, alors que reflue la vague musicale des années 1960. Etalée sur une année et demie, la tournée le mène jusqu'aux Etats-Unis et au Japon.(Photo)
Bowie brise un tabou en cette année 1972 en annonçant sa bisexualité dans une interview avec Melody Maker. Interviewé par Playboy en septembre 1976 il dit : « C'est vrai - Je suis bisexuel. Je ne peux pas nier que cela m'ait aidé, c'est la meilleure chose qui me soit arrivée » (« It's true — I am a bisexual. But I can't deny that I've used that fact very well. I suppose it's the best thing that ever happened to me »).
Il fait alors la rencontre de Lou Reed dont il co-produit l'album Transformer, et d'Iggy Pop avec qui il sympathise, et produit l'album Raw Power d'Iggy & the Stooges. À Mott the Hoople, il offre le hit « All the Young Dudes ». Dans la foulée de sa tournée américaine, Bowie enregistre l'album Aladdin Sane (1973), accueillant le pianiste Mike Garson. Le 3 juillet 1973 marque la fin de sa tournée : Bowie fait ses adieux à l'Hammersmith Odeon. En fait, il se débarasse de l'encombrant double Ziggy. En fin d'année paraît un album de reprises, Pinups.
Avec Diamond Dogs (1974), David Bowie a du mal à maîtriser un projet dans lequel il s’embarque sans Mick Ronson, jusque-là son principal collaborateur. L’album est censé être à l'origine une adaptation du roman 1984, avec une tournée-revue du rock « décadent » qu’il incarne alors, mais il se heurte au refus des ayants droit de George Orwell. Diamond Dogs décrit une société future apocalyptique avec un nouveau personnage, Halloween Jack. Mais c’est aussi la période où le chanteur s’enfonce dans une addiction massive à la cocaïne. Isolé en studio, il sombre rapidement dans un abîme de paranoïa et de mégalomanie. Tony Visconti, appelé en renfort, arrive à sauver l'enregistrement de la faillite
La tournée ambitieuse est documentée sur le double David Live (1975). De nouveau inspiré par son périple américain, il se mue dans la peau d'un chanteur soul pour Young Americans (1975), contenant un duo avec John Lennon (le n°1 « Fame »).
Début 1975, Nicholas Roeg engage Bowie pour son film L'homme qui venait d'ailleurs. Fin 1975, il enregistre Station to Station et crée le personnage décadent du Thin White Duke.
Durant la même période, la vie personnelle de Bowie se délite : rongée par ses abus et sombrant dans un délire mystico-totalitaire, il abîme son image publique avec des déclarations ambiguës sur le nazisme, reniées depuis. Influencé par l'atmosphère propre à la ville de Los Angeles et la cocaïne, le chanteur semble se perdre dans le miroir que lui renvoie son œuvre et dans la galerie de personnages qu'il incarne alors tour à tour. Cette désincarnation passagère le mènera à des écarts fameux comme la fameuse entrevue accordée à Playboy en 1976 où il compare Hitler, « la première rock star », à Mick Jagger pour son art de la mise en scène et du maniement des foules.
Fuyant l'atmosphère viciée de Los Angeles, et la quasi-démence de son entourage, Bowie trouve refuge, en compagnie d'un Iggy Pop assez mal-en-point lui aussi, à Berlin, alors en proie à une grande effervescence artistique.
En 1977, les deux rockstars composent les albums The Idiot et Lust for Life. Ils s'installent ensemble à Berlin. La quête de la nouveauté mène Bowie vers la musique synthétique et ambient de Brian Eno avec qui il enregistre Low, disque important qui pose les bases de la cold wave et la new wave. C'est le premier volet d'une trilogie qui comprend également 'Heroes' (1978, avec son morceau-titre emblématique) et Lodger (1979, précurseur, mêlant rythmes africains, synthétiseurs et guitares).
Le torturé Scary Monsters (1980) obtient un écho favorable avec les hits « Ashes to Ashes » et « Fashion ».
La période 1982-83 voit mûrir différents projets qui font de Bowie un artiste polyvalent. Au théâtre dans Elephant Man puis dans Baal (Bertolt Brecht) ; au cinéma dans Les Prédateurs (Terry Scott) et surtout Furyo de Nagisa Oshima.
1983 est l'année de tous les succès avec Let's Dance, produit par Nile Rodgers (Chic), qui le consacre en superstar, muni des tubes « Let's Dance » et « China Girl ». Une tournée mondiale s'ensuit.
Après l’énorme succès de Let’s dance, Bowie se perd dans l'album Tonight (1984). Il participe ensuite au concert du Live Aid à l'été 1985.
Après ses rôles dans Absolute Beginners et Labyrinth, Bowie enregistre le désastreux Never Let Me Down (1987), suivi d'un Glass Spider Tour mondial.
En 1989, Bowie renaît au rock avec le groupe Tin Machine, pour un premier album énergique. Tin Machine II (1990) poursuit la formule, suivi du live Oy Vey, Baby. L'année 1990 est consacrée à une tournée rétrospective et lucrative, Sound and Vision.
1993 voit le mariage de Bowie avec le top model somalien Iman ainsi que l'album "White Tie Black Noise" qui en découle directement. Plus intéressant, à mon sens, est la bande originale du feuilleton de la BBC 2 "Buddha Of Suburbia" qui annonce une nouvelle étape dans l'oeuvre de la plus grande rock star.
En 1995 sort "1. Outside" réalisé avec Brian Eno. Album concept qui devait être suivi d'au moins quatre albums avant l'an 2000 et dont on attend toujours "2. Contamination". Des dizaines d'heures ont été enregistrées par le duo Bowie-Eno, mais à priori la sortie d'une suite d'Outside semble abandonnée à la vue du travail qui reste à faire, David Bowie préférant se consacrer à de nouveaux projets. Le Outside Tour fait partie de ceux là ainsi que l'enregistrement d'un nouvel album qui sort en 1997. "Earthling" marque à nouveau d'une pierre blanche la discographie de David Bowie. Nouveau chef d'oeuvre, nouvelle tournée mondiale qui commence en Europe, se poursuit en Amérique du Nord et se termine en amérique du Sud. 1997 est aussi l'année des cinquante ans, fétée à ce titre par un concert mémorable donné le 9 janvier 1997 avec de nombreuses guest stars parmi lesquelles Billy Corgan, Lou Reed ou Frank Black des Pixies.
Au cours de l’année, il introduit son catalogue de titres en bourse pour 55 millions de dollars (le Bowie bonds) et revend ses droits d'édition à EMI pour 28 millions de dollars.
Après une année 1998 des plus calme, 1999 s'annonce comme une année des plus chargées pour David Bowie. Avec une nouvelle longue chevelure, le voici qui s'engage dans une mini tournée promotionnelle pour son nouvel album "Hours...". David Bowie est heureux, il le fait savoir à tous et nous en fait profiter. Il en résulte des "répétitions en public" et des passages télé divers et variés dans toute l'Europe.
La nouvelle génération du rock vient même lui donner un coup de main, à l'image de Brian Molko ( Placebo ), avec lequel il chante en duo « Without you, I'm nothing ». David Bowie décide alors de renouer avec son ancien producteur, Tony Visconti.
L'année 2000 est plus calme pour Bowie, en tout cas d'un point de vue médiatique. On le voit seulement en juin aux shows du Roseland Ballroom et au festival de Glastonbury. Par contre en juillet il entre en studio pour enregistrer les titres de l'album Toy qu'il espère sortir rapidement. Malheureusement des déboires avec sa maison de disques font que nous sommes toujours en attente de ce disque, dont les extraits disponibles nous font piaffer d'impatience. Le 15 août 2000, tout ne peut pas être reporté, voit la naissance d'Alexandria Zahra Jones et voilà notre star préférée qui joue les papas poules.
11 juin 2002 : une nouvelle date mythique pour les fans de Bowie. En effet un nouvel album sort ce jour et un concert est donné pour les membres de Bowienet à Roseland. "Heathen" est sans aucun doute l'un des meilleurs albums de David Bowie. Concert qui marque le lancement de l'Heathen Tour, tournée pour le moins chaotique où chaque date est fixée au coup par coup de manière assez étrange. Il n'en reste pas moins quelques concerts impressionants donnés en Europe.
A la surprise quasi-générale, Reality, le 26ème album de David Bowie, sort seulement 15 mois après Heathen avec toujours Tony Visconti à la production et les mêmes musiciens. Malheureusement cet album n'est pas à la hauteur du précédent. Même s'il est bon, il manque des titres de l'ampleur de Sunday, Heathen ou 5:15. Ceci n'empêche pas Bowie de se lancer dans l'un des plus grands tours de sa carrière avec plus de 100 dates entre octobre 2003 et juin 2004. Alors qu'il se lance en juin 2004 dans une série de shows dans les festivals d'été européens, il doit interrompre sa tournée suite à une douleur à l'épaule et à une opération d'urgence du coeur en Allemagne. Il passera la fin de l'année en convalescence chez lui à New York.
Depuis, s'il s'est montré à de rares occasions, notamment dans le film The Prestige ou en parrainant quelques nouveaux groupes. En janvier 2010 paraît le live A Reality Tour, enregistré au Point Theater de Dublin lors de sa dernière tournée.
Après des années de silence absolu, David Bowie signe un retour aussi spectaculaire qu'inattendu le 8 janvier 2013, jour de son 66ème anniversaire. Le titre « Where Are We Now? » publié sur son site internet avec un clip réalisé par l'artiste Tony Oursler, est accompagné de l'annonce de la sortie de l'album The Next Day pour le mois de mars. Un album enregistré dans le plus secret à New York avec son fidèle producteur Tony Visconti et ses lieutenants Earl Slick, Ann Gail Dorsey, Gerry Leonard et Zachary Alford. Relayé sur les réseaux sociaux et abondamment commenté, « Where Are We Now? » est n°1 des téléchargements iTunes le jour de sa sortie.
En 2015, il compose la chanson du générique de la série Panthers diffusée sur Canal + lors de l'automne 2015. À la fin de l'année, la comédie musicale Lazarus dont il est l'auteur est jouée à Broadway dans la mise en scène d'Ivo van Hove. Il s'agit de la suite du film L'Homme qui venait d'ailleurs, sorti en 1976 et dont il incarnait le rôle principal. C'est Michael C. Hall (Dexter) qui reprend son rôle.
En 2016, Bowie aurait dû participer à la création d'une comédie musicale sur le personnage de Bob l'Éponge en collaboration avec d'autres artistes dont Cindy Lauper.
Le 8 janvier 2016, jour de son soixante-neuvième anniversaire, sort le vingt-sixième album de l’artiste, intitulé Blackstar. Le premier titre de l’album, Blackstar, était préalablement sorti le 20 novembre 2015.
David Bowie meurt « paisiblement » le 10 janvier 2016 à New York, deux jours après son anniversaire, des suites d'un cancer contre lequel il luttait depuis dix-huit mois, selon son fils Duncan Jones.
Source : Music Story / Wikipedia / jilstardust.free.Fr
Biographie fournie par : Webmaster ABC-TABS
Dernière modification : 11/01/2016