Damon Albarn a vu le jour à Whitechapel dans une famille d'artistes bohèmes. Son père, Keith Albarn, a notamment été manager de Soft Machine, présentateur d'un des premiers talk-show de la BBC (Late Night Line-Up), directeur d'une école d'art... Sa mère, Hazel, était décoratrice de théâtre. Il a une sœur née en 1971, Jessica.
Il vit jusqu'à l'âge de 10 ans dans une maison victorienne à Leytonstone, East London avant que la famille ne déménage pour Colchester, dans une maison du XIVe siècle où trônent des chaises en plastique bizarres offertes par Cat Stevens au père de Damon.
À Colchester, il passe son temps à écouter des groupes tels que les Jam, ou encore Madness et les Specials, il va découvrir à cette époque les Kinks. Mais son amour premier va à la musique classique qui ne l'a pas quitté depuis, dans son apprentissage du piano et du violon. The Lark Ascending de Vaughan Williams figure parmi ses morceaux préférés, ce qui va l'amener à composer. Ses talents dans ce domaine valent à l'une de ses partitions d'être remarquée dans le cadre du concours de « jeune compositeur de l'année ».
Malgré ses dons naturels pour la musique, Damon échoue dans cette matière à son baccalauréat et, au lieu de persévérer, choisit de rentrer à l'East 15. Il s'agit d'une école d'art dramatique aux méthodes peu orthodoxes, qui vont vite le faire renoncer. Puis il s'inscrit dans une école d'arts plastiques à Londres. Dans cette période que l'on qualifiera d'hédoniste, Damon travaille de jour comme garçon de courses aux Beat Factories studios, ainsi qu'au Croissant, à Euston. La nuit il compose au studio. Ce qui va le sauver c'est son grand-père, qui va lui avancer 3 000 livres pour réaliser une démo.
En 1989, il fait la connaissance du guitariste Graham Coxon, tous deux forment alors le groupe The Circus. Avec l'arrivée du bassiste Alex James et du batteur Dave Rowntree, le groupe se rebaptise Seymour, puis après une première signature chez Food Records, opte pour Blur. Blur devient l'un des dignes représentants de la britpop.
Extraits de leur premier album Leisure, les singles She's So High et There's No Other Way sont bien accueillis. C'est à cette époque que Damon commence une relation avec Justine Frischmann, future leader d'Elastica et ex de Brett Anderson, de Suede ; ceci sera la cause d'une profonde inimitié entre les deux plus grands groupes anglais de cette époque (avant l'arrivée d'Oasis). Pendant deux ans, Blur essaie de s'éloigner de la scène baggy de Manchester en enregistrant le single punk Pop Scene. Ce titre est un échec.
Le groupe sort son deuxième album Modern Life Is Rubbish en 1993, après quelques problèmes avec sa maison de disques qui les force à ajouter les titres For Tomorrow et Chemical World. En 1994, Blur enregistre Parklife avec le single dance pop Girls and Boys. Il signe ensuite l'album pop The Great Escape en 1995 puis prend un tournant radical avec un album éponyme aux sonorités plus américaines en 1997.
Blur fait son retour en 1999 avec un nouvel opus baptisé 13, à l'ambiance très expérimentale, et dont les titres s'éloignent complètement des tubes britpop qui avaient fait le succès du groupe. À noter : les titres No distance left to run et Tender, témoignages poignants de la tendresse d'Albarn pour Justine. Un silence de 4 ans s'ensuit, puis le départ brutal du guitariste Graham Coxon prècède la sortie du 7e album studio, Think Tank, en 2003, considéré comme l'opus de la maturité, avec notamment le single Out Of Time qui refléte parfaitement le son de cet album.
Les changements successifs de directions et d'inspirations du groupe, au long des années 1990, montrent déjà le goût d'Albarn pour l'expérimentation. Quand Blur s'étiole à l'aube des années 2000, il planche déjà sur d'autres projets. La tournée de promotion de Think Tank (2003) lui donne l'opportunité d'enregistrer dans des chambres d'hôtel, un album de démos ( Democrazy, sorti uniquement en vinyle en 2003). Il se concentre également sur le projet Mali Music, aux côtés d'Afel Bocoum et de Toumani Diabaté, qui donne lieu à un album homonyme sorti en 2002, prémisses de son investissement pour la reconnaissance des musiciens maliens.
Il est également, avec le producteur Dan the Automator et le dessinateur James Hewlett l'instigateur de Gorillaz, avec lequel il gagne les galons de compositeur de référence des musiques actuelles. Albarn entre dans la cour des grands, mais ne se laisse pas griser par le gigantesque succès des deux albums de ce groupe virtuel, abolissant de nouvelles frontières musicales et artistiques.
Puis, sa rencontre avec le légendaire batteur nigérian Tony Allen, co-créateur de l'afrobeat, donne naissance à un nouveau projet : l'album The Good The Bad and The Queen . Sorti fin 2006, il réunit l'ex-guitariste de The Verve Simon Tong et le bassite de The Clash, Paul Simonon, autour des deux premiers protagonistes. La tête chercheuse des musiques modernes a le chic pour faire rimer ses projets les plus fous avec le succès populaire : l'album est un nouveau disque d'or pour Albarn.
Il crée également son propre label indépendant de musiques du monde, Honest Jon's. Sa composition de la musique du spectacle Monkey: Journey to the West de Chen Shi-Zheng, présenté au Palace Theatre de Manchester, puis au Théâtre du Châtelet à Paris en 2007, qu'il qualifie d'opéra de world music, est un triomphe. Ces succès en cascade lui valent de figurer parmi les « 21 artistes ayant contribué à changer l'histoire de la musique », une liste établie par le magazine anglais Q pour ses 21 ans, dans son numéro d'octobre 2007.
En 2008, il se produit avec les trois autres membres du projet The Good The Bad and The Queen, à l'occasion du rassemblement Love Music Hate Racism, qui donne lieu à un concert au Victoria Park de Londres. Albarn produit également le single Sabali , extrait de l'album des maliens Amadou et Mariam. En véritable champion des musique du mondes, en particulier celles du continent Africain, il s'oppose farouchement à l'organisation de concerts de soutiens « occidentaux » tel que le Live8 initié par Bob Geldof, qui selon Albarn diffuse l'idée que « l'Afrique serait, en quelque sorte, séparée du reste du monde ».
Après de nouvelles aventures avec Gorillaz largement couronnées de succès avec Plastic Beach en 2010, Damon Albarn se rend en République démocratique du Congo avec le collectif DRC Music pour enregistrer Kinshasa One Two. Aidé de Dan The Automator, et Richard Russell, membres de DRC Music, et de musiciens locaux, il conçoit surtout cet album comme une alerte sur la situation économique et politique de ce pays. Quelques mois après, au printemps 2012, c'est sous son propre nom que sort l'opéra conceptuel Dr Dee, An English Opera basé sur l'histoire de John Dee, médecin et conseiller de la reine Elizabeth I. Ce travail pluridisciplinaire élaboré avec le réalisateur et auteur Rufus Norris transcende avec aisance les styles et les époques.
En 2014, Damon Albarn assume ce qui est son premier album solo, Everyday Robots, enregistré sur trois continents avec le patron du label XL Recordings, Richard Russell, aux manettes. Garnis de cinq extraits en simples, l'album publié le 28 avril comprend également les participations de Brian Eno sur « Heavy Seas of Love » et de Natasha Kahn, de Bat for Lashes, sur « The Selfish Giant ».
Source : Music-story.com / Wikipedia
Biographie fournie par : Webmaster ABC-TABS
Dernière modification : 29/05/2014