Auteur, compositeur, arrangeur ou interprète, le jeune homme à l'apparence classique et discrète brille dès ses débuts par la polyvalence de ses talents.
Benjamin Biolay naît le 20 janvier 1973 à Villefranche-sur-Saône, près de Lyon. Avec ses deux sœurs, il est élevé dans un univers musical. Son père est un clarinettiste amateur, membre actif de l'orchestre municipal. Benjamin a une formation très classique au conservatoire local, d'abord en matière de violon et de tuba. Parallèlement, il joue aussi dans l'orchestre symphonique municipal junior. A 15 ans, avec son cousin, il monte un petit groupe, Wind?
Plutôt talentueux, Benjamin intègre le conservatoire de Lyon où il apprend le trombone et obtient deux premiers prix en 1990. Cette année-là, il se met à la guitare à laquelle il se forme en regardant MTV. Déjà auteur, il fait quelques petites maquettes. Il laisse très vite tomber le trombone et la musique classique pour la pop. En 1992, il réalise sa première véritable maquette grâce à un parolier de Liane Foly. Mais il n'enregistre rien avant 1994, date à laquelle, il est le leader d'un groupe rock, Mateo Gallion. Un CD live est alors mis en boîte mais sans succès.
En octobre 1996, le jeune artiste signe en solo chez EMI. Il enregistre alors un premier 45 tours, "La Révolution", qui sort l'année suivante. Peu de réussite à la clé. La même année, il joue sur l'album éponyme du groupe lyonnais l'Affaire Louis Trio, dont le leader, Hubert Mounier alias Cleet Boris, est un ami. En dépit d'une participation à un concert de jeunes talents au Casino de Paris, de l'écriture d'un album et d'un nouveau 45 tours bien nommé en 1998, "Le Jour viendra", le succès personnel n'est pas encore au rendez-vous.
En 1999, il rencontre une chanteuse, Keren Ann Zeidel, avec laquelle naît une grande entente artistique. Ensemble, ils écrivent l'album de la jeune femme qui sort en avril 2000, "La Biographie de Luka Philipsen". Parallèlement, le duo est invité à écrire de nouvelles chansons pour le vétéran Henri Salvador. C'est ainsi que ce dernier enregistre "Jardin d'hiver", une magnifique ballade, déjà présente sur l'album de Keren Ann. A la sortie de l'album de Salvador, "Chambre avec vue" à l'automne 2000, cette chanson devient un tube et permet à la jeune chanteuse de connaître également une belle notoriété de laquelle Benjamin Biolay est un peu, et involontairement, exclu.
A cette époque, le chanteur officie plutôt du côté coulisses en réalisant plusieurs disques pour des artistes aussi divers que la Québécoise Isabelle Boulay, le Franco-Camerounais Ol. ou Hubert Mounier alors affranchi de l'Affaire Louis Trio.
Il est également contacté par Bambou, la dernière compagne de Serge Gainsbourg. Celle-ci enregistre avec son fils Lulu "Ne dis rien" à l'occasion des 10 ans de la mort de l'artiste. Immense fan du grand Serge, cette collaboration est pour Benjamin Biolay profondément symbolique.
Finalement, c'est en mai 2001 et sur le label Virgin, que Benjamin sort son premier album solo, "Rose Kennedy". Album concept, l'ensemble tourne autour de la famille du président américain assassiné en 1963. L'ensemble très harmonieux, évoque de façon mélancolique et impressionniste l'histoire des Kennedy. La sortie du disque est saluée par une critique très élogieuse envers cet artiste au profil désormais très présent sur la nouvelle scène française.
Il écrit dans la foulée le premier album de sa sœur Coralie Clément, "Salle des pas perdus" qui sort en novembre 2001.
Après un passage au festival des Nuits Botanique à Bruxelles le 21 septembre aux côtés de son ami Hubert Mounier, Benjamin Biolay monte sur la scène de l'Olympia le 12 novembre lors du festival des Inrockuptibles et sur celle de l'Elysée-Montmartre le 18 décembre. Puis du 25 au 30 mars 2002, il fait la première partie d'Alain Souchon sur la scène du Casino de Paris, expérience qu'il renouvellera en avril dans les mêmes circonstances.
Le samedi 11 mai 2002, Benjamin Biolay épouse à la mairie du VIe arrondissement la comédienne Chiara Mastroianni, fille de Catherine Deneuve et de Marcello Mastroianni.
2003 est véritablement l’année de la consécration : l’année de ses trente ans, il participe au retour de Valérie Lagrange en écrivant quelques titres et en produisant son "Fleuve Congo" ; adapte des standards du jazz pour Julien Clerc (sur l’album "Studio") ; écrit une partie du disque de Juliette Gréco, "Aimez-vous les uns les autres ou bien disparaissez" ; et sort son deuxième opus, "Négatif" (15e place du Top album à sa sortie, 100.000 exemplaires écoulés). L’Olympia, le 28 octobre, est un triomphe.
Dandy aux références éprouvées, il revient l’année suivante en duo sur le thème du ‘road movie’ amoureux: sa femme Chiara Mastroiani et lui chantent ensemble sur "Home" des ballades pop-folk, dont certaines en anglais. 2004 est décidément une année cinématographique : Benjamin Biolay signe sa première bande originale de film "Clara et moi", réalisé par Arnaud Viard.
Benjamin Biolay est de retour avec un album solo en avril 2005. "A l'origine" rassemble quatorze titres plutôt sombres à l'image de la chanson titre qui ouvre le disque, une sorte de chaos musical où il est question d'otages, d'anthrax et d'Intifada.. Moins romantique, plus urbain, le disque n'en est pas moins une œuvre personnelle où les sentiments ont aussi leur place ("Même si tu pars", "Mon amour m'a baisé" un duo avec Françoise Hardy ou "Mes peines de cœur"). Compositeur et arrangeur de cet album, Benjamin Biolay convoque les cordes comme à son habitude mais introduit aussi des guitares et quelques boucles electro. Cet opus que la critique trouve réussi, fait oublier au jeune artiste les préjugés sur son attitude. On le dit poseur, voire prétentieux. Lui se dit simplement timide. On le compare souvent à Gainsbourg et cela ne fait que l'enfermer dans un carcan médiatique. Mais beaucoup le considèrent comme un artiste d'avenir à l'instar du quotidien américain The New York Times (27/03/2005) qui lui consacre un article sous le titre "Le Pop Star".
Le 20 juin 2005, il donne un concert unique au Bataclan. En septembre, il réalise l'album "Voyageur léger" d'Hubert Mounier.
En 2006, Benjamin Biolay écrit deux titres pour Dick Rivers : "Tout se consume" et "La Nuit", parus sur l'album "Dick Rivers" en mars 2006. Peu après, il rencontre à un concert de Florent Marchet la gagnante de la Star Academy 3, Elodie Frégé. Celle-ci lui demande de réaliser son prochain album : il accepte. Au final, il signe les textes et la musique folk de la plupart des chansons du "Jeu des 7 erreurs", qui sort en septembre. Il chante même en duo le titre éponyme avec son interprète. Le succès du simple "La ceinture" et la surprise d'une telle collaboration propulsent vite le disque au rang de Disque d'or.
A cette même période, Benjamin Biolay fait ses premiers pas d'acteur au cinéma : passant en septembre devant la caméra de Vincent Dietschy aux côtés de Géraldine Pailhas ("Didine") et en octobre devant celle de Sylvie Verheyde ("Sang froid") avec Laura Smet et le rappeur Stomy Bugsy. En novembre, il est présent dans les bacs sur l'album de duo "Parenthèses" de Françoise Hardy qui l'a invité à entonner avec elle "Des lendemains qui chantent".
Le 27 mars 2007, il reçoit le Grand prix de l'Union nationale des auteurs compositeurs pour le titre "La Ceinture". En septembre, il sort son quatrième album, "Trash yéyé". La photo de la pochette, prise en noir et blanc par le photographe américain Bruce Weber, le montre en train de siroter négligemment une boisson, l'œil dans le vague. Elle donne le ton d'un opus sombre empli de spleen et de mots qui disent les vertiges de l'amour. "Dans la Merco Benz", "Bien avant", "la Garçonnière", "Douloureux dedans", "Cactus concerto"… autant de compositions arrangées de façon tantôt crues, tantôt soyeuses, pour coller à l'image de romantique d'un Benjamin Biolay toujours aussi torturé.
Le 13 septembre, le public le retrouve à Paris à La Cigale. S'ensuit un tournée de plusieurs dates en France, en Belgique et en Espagne.
En 2008, on le retrouve sur la compilation "Tombés pour Daho" avec une reprise de la chanson "les Bords de Seine" en compagnie d'Elli Medeiros.
En 2008 et début 2009, Benjamin Biolay œuvre pour d’autres : il coproduit l’album de Julien Clerc "Où s’en vont les avions ?", écrit et réalise le nouveau disque de Coralie Clément "Toystore" et arrange les cordes du "Comme si de rien n’était" de Carla Bruni.
En mai 2009, Benjamin Biolay est nominé aux Césars dans la catégorie du "Meilleur acteur dans un second rôle" pour le film "Stella" de Sylvie Verheyde, sorti en 2008.
Jusqu'à La Superbe, le succès public n'était pas au rendez-vous. En effet si son premier album, Rose Kennedy, a été disque d'or (plus de 100 000 exemplaires vendus), ce ne fut qu'en 2008, soit six ans après sa sortie, il reste, avant 2009, son plus grand succès, les ventes d'album de Benjamin Biolay ont toujours été en baisse : À l'origine et Trash Yéyé ne se sont vendus qu'à, respectivement, 35 800 et 19 800 exemplaires. Tant et si bien que, comme l'explique l'artiste, dans un contexte de crise du disque, après des ventes mitigées de son dernier album, Trash Yéyé, dont la promotion avait déjà été négligée par la maison de disques, produire un nouveau disque de Benjamin Biolay n'est plus une priorité pour EMI.
L'artiste finance lui-même l'enregistrement de La Superbe et finit par signer chez Naïve. Cette fois ci le public suit la critique : le 18 décembre 2009, Benjamin Biolay, invité au Grand journal de Canal plus, reçoit officiellement un disque d'or (plus de 50 000 exemplaires vendus désormais) pour cet album, ce palier ayant été atteint en trois semaines.
Un double disque d’où jaillissent vingt-deux titres profondément personnels relatant l’amour, ses fêlures et ses petits bonheurs. Jeanne Cherhal l’accompagne en duo sur le titre "Brandt Rhapsody", l’histoire d’amour d’un homme et d’une femme à travers les post-it qu’ils se laissent sur le Frigo.
L'année 2010 apparaît comme celle de tous les succès : alors que son album est déjà disque de platine (100 000 exemplaires vendus)12, il est doublement récompensé aux Victoires de la musique 2010. En recevant la Victoire de l'artiste-interprète masculin de l'année, il rend hommage à Alain Bashung, décédé l'année précédente (en 2011, sur l'album de reprise Tels Alain Bashung il interprète Ma petite entreprise). Sa tournée est un triomphe et, alors que sort en novembre le live du Casino de Paris réalisée par Laetitia Masson, son album affiche un cumul de 180 000 exemplaires vendus.
Le talent de compositeur de Benjamin Biolay saute aux oreilles : il s’y montre capable d’explorer tous les styles, de la pop anglaise au rap, en passant par des arrangements jazzy et électro. Plus lumineux, plus optimiste, plus posé dans les médias, le trentenaire redore son blason avec cet album véritablement encensé par la critique.
Source : http://www.rfimusique.com
Biographie fournie par : Webmaster ABC-TABS
Dernière modification : 04/06/2011