Au début, c'est avec l’oeilleton de sa caméra qu’il avait décidé de s'intéresser aux gens. Finalement, la chanson réaliste sera son meilleur instrument pour croquer le quotidien. Influencé par Brel, Brassens, Renaud, Higelin, l'autodidacte perpétue avec humour et tendresse ce goût des instantanés. D'une habileté déconcertante à démonter la mécanique des sentiments, son analyse narrative pointue des environnements affectif le rapprocherait d'un Thomas Fersen ou Sanseverino. Dans l'art de raconter nos histoires courtes, Bénabar est en tête de liste.
Bénabar est né le 16 juin 1969. IL est élevé dans le sud de la banlieue parisienne, en Essonne, entre une mère libraire et un père régisseur dans le cinéma, son premier contact avec la musique sera la trompette, qu’il pratique dès l’âge de huit ans. Pas tant par intérêt pour la musique mais plutôt parce que c’est l’instrument privilégié des clowns et le cirque pour lequel il garde une certaine fascination.
Après son bac et six mois dans une high-school américaine pour peaufiner son anglais, il prend un sérieux virage vers l’image. Il devient apprenti-photographe et technicien pour le cinéma. Assistant-régisseur stagiaire, il écrit et réalise son premier court-métrage à 20 ans. Il en signera trois sur une dizaine d’années, dont notamment José Jeannette qui lui vaut entre autres, le prix Georges de Beauregard, le Prix du Public de Nancy et le Prix Spécial du Jury à Montréal.
A l’occasion de son troisième court-métrage, les relations avec la production tournent au vinaigre. Le cinéma petit format ne lui convient plus. Il décide alors de s’engager dans l’écriture d’un long-métrage, projet qui somnole encore aujourd’hui dans ses tiroirs.
Mais ses talents de scénaristes, il saura les vendre à la télévision, notamment à Canal + pour la série "H", où il écrit sketches et éditos à la commande. Mais c’est d’un surprenant détour de la vie que sa carrière de musicien est la plus redevable. A 25 ans, quand pour un copain en quête de paroles il écrit ses premières chansons, et décide de se lancer dans l’exercice plus souple et autonome de la musique.
Malgré son passé léger de trompettiste, il sait à peine déchiffrer une partition. Autodidacte, il passe ses journées entre l’ordinateur et le piano. Inspiration, concentration, rigueur au petit déjeuner.
Barnabé
Au départ, il ne pense pas chanter. Jusqu’à ce qu’il se prenne au jeu, entraîné dans le duo Patchol et Bénabar. Son pseudo s’impose alors à lui par l’emploi en verlan du nom de clown Barnabé.
Le duo tourne et c’est en 1996, au cours de concerts parisiens, il croise ceux qui vont très vite devenir ses "associés" : Denis Grare au saxo, accordéon et aux choeurs, Vincent Schaeffer, trompette et trombone, Pascal Vignon, batterie, Stéphane Benveniste, contrebasse. Le répertoire se monte, le nom se fige Bénabar et Associés, le groupe se professionnalise, lui au chant et au piano.
Leur premier album, "La Petite Monnaie" sort en janvier 1998 chez Zébuth, label indépendant. Un succès confidentiel soutenu par des concerts dans toute la France. Médiatiquement, l’enthousiasme est bien présent et le groupe peut compter sur le soutien de nombreux diffuseurs, France 3 nationale et régionale, MCM, Europe 1, France Inter, les locales de Radio France, Fip… Lors de leur passage à Paris, ils écumeront quelques-unes unes des belles salles de la capitale, L’Européen, Le Café de la Danse ou Le Cabaret Sauvage.
Depuis 1997, pas loin de 275 concerts dans des conditions précaires pérennisera la formule "Qui n’a pas dormi avec 6 musiciens dans une chambre d’hôtel Formule 1, ne peut savoir ce qu’est la Préhistoire."
Bénabar, la consécration
Dans la perspective du nouvel album, ils s’éloignent ensuite volontairement de la scène pour élargir son répertoire et travailler les arrangements, notamment avec Fabrice Ravel Chapuis (Artango). Bénabar signe alors en édition chez Universal Music Publishing, et décide de créer sa propre structure de production : Pétaouchnok. Il en profite également pour étoffer son équipe de musiciens : Stéphane Moufflier le rejoint à la batterie, Florent Silve à la contrebasse et Alain "Bulon" Buisson à la guitare/ banjo.
Le groupe rentre ensuite en relation avec l’un des plus gros tourneurs français, Garance Productions, qui produit les concerts des plus gros groupes et artistes internationaux ou nationaux. Ce soutient leur permet de tourner et de préparer un deuxième album sans avoir encore signé sur aucun label. La réalisation artistique est confiée à Alain Cluzeau (Paris Combo, Les Pires, La Trabant…) L’enregistrement et le mixage de l’album, intitulé "Bénabar", ont lieu en septembre et octobre 2000.
Celui-ci sort le 18 septembre 2001 chez Zomba Records, rapidement salué par le public comme la critique. Tout aussi enthousiaste, et à l’écoute de "Bon Anniversaire", le morceau introduisant ce nouvel album, Henri Salvador se promet d’accueillir le trentenaire lors de ses prochains spectacles. Entre les deux artistes évoluant tous deux entre humour et gravité, la proposition reste orale jusqu’à ce que l’insubmersible crooner convie le banlieusard à effectuer comme annoncée la première partie de ses concerts en 2002 dans toute la France. Outre les concerts dans des salles parisiennes de plus en plus grandes, dont Le Café de la Danse, le New-Morning, l’Elysée-Montmartre et un Olympia complet, la tournée compte pas moins de 140 dates. L’ampleur gargantuesque vient ponctuer un album qui prend allègrement le cap du disque d’or. N’oubliant pas ses pairs, il participe à l’album d’hommage à Brassens, "Les Oiseaux de Passage", où il reprend "Embrasse-les Tous".
Bien qu’il l’ait pour l’instant mis en marge, l’écriture de ses chansons reste influencé par sa première passion, le cinéma. Fortement inspiré par le réalisateur Claude Sautet, il aime comme lui pénétrer dans l’intimité des gens, de leurs décors, dévoiler leurs défauts tout en ayant la manière de nous les faire aimer.
2003 : "Les risques du métier"
Il ne faut que dix-huit mois à Bénabar pour ressortir un album. "Les risques du métier" donne à écouter des chansons toujours remplies d'humour et de mélancolie. Cet album est enregistré à Bruxelles où désormais le jeune homme passe la moitié de son temps, avec Alain Cluzeau et les musiciens qui l'ont accompagné sur la dernière tournée. L'arrangeur Fabrice Ravel Chapuis introduit quelques parties de cordes sur certains titres mais reste tout de même dans la veine du précédent album. "Les risques du métier" rencontre un très grand succès et se vendra à plus de 500.000 exemplaires.
Bénabar repart en tournée dès le mois de juillet 2003 et passe dans certains festivals comme celui des Vieilles Charrues à Carhaix. En octobre, il donne une série de concerts dans plusieurs salles parisiennes (l'Olympia, l'Élysée-Montmartre et le Trianon), avant de repartir jouer en province. En février 2004, il est à nouveau à Paris, au Grand Rex où il enregistre un album "Live au Grand Rex" qui sort à la fois en CD et en DVD. On le retrouve ensuite au Printemps de Bourges, aux Francofolies de Spa (Belgique), puis en novembre sur la scène des Zéniths de Lille et Orléans et Paris.
2005 : "Reprise des négociations"
Après avoir exploré les "Risques du métier" sur scène pendant près d'un an, Bénabar fait une pause, le temps de souffler, et de préparer un quatrième album .
Celui-ci sort le 24 octobre, s'appelle "Reprise des négociations" empruntant au langage du monde syndical, peut-être pour faire écho au précédant. Pour la première fois, Bénabar prend son temps pour peaufiner cet ouvrage en studio. Ainsi, il met trois mois pour accoucher de cet opus, lui qui a enregistré son premier album en une semaine, préférant partir en tournée à la rencontre du public (il a à son actif 350 concerts au compteur depuis 2002 !).
Dans "Reprise des négociations" on retrouve le chansonnier des "Risques du métier", mais celui-ci ne se contente plus de dépeindre ce qu'il a observé chez les autres. Bénabar parle de lui avec un "Je" (dans "Triste compagne" par exemple). Aussi, il investit par l'écriture l'univers de ce qu'a été son enfance avec des titres évocateurs comme "Maritie &Gilbert Carpentier", le premier simple, (du nom des célèbres producteurs d'émissions de variétés à la télévision française dans les années 70), dans "4 mur et un toit" ou encore dans "Tu peux compter sur moi", qui explore la complicité entre copains à l'âge de l'adolescence. Un album un peu plus introspectif donc, mais qui garde la même pêche que les précédant. Le succès est immédiat, dès sa sortie, l'album plafonne en tête des ventes. Celui qui symbolise "la nouvelle chanson française", est devenu avec les années une référence de la scène hexagonale.
En février 2006, Bénabar entame une grande tournée hexagonale, alors que les ventes de "Reprise des négociations" confirment le succès du chanteur : 300.000 exemplaires ont déjà été vendus ! Le public est également au rendez-vous dans les salles françaises, notamment au Folies Bergères de Paris, où Bénabar se produit du 22 au 28 février. Très tôt, les trois dates programmées du 6 au 8 juin au Zénith affichent complet. La tournée se poursuit, avec des escales pour les grandes rencontres de l'été : Printemps de Bourges le 1er mai, Solidays le 9 juillet, le festival breton de Terre-Neuvas le 7 juillet, les Francofolies de La Rochelle le 17 et le Paléo-festival de Nyon, en Suisse, le 22. Un programme estival très attendu par les fans du jeune parisien, qui sont nombreux à se déplacer pour découvrir "Reprise des négociations" sur scène.
La tournée s'achève le 30 novembre 2006 par un concert au Palais-Omnisport de Paris-Bercy. Au total, 750.000 personnes auront vu le chanteur sur scène lors de cette tournée.
2008 : "Infréquentable"
Fort des 1.3 millions d'exemplaires vendus du précédent album, Bénabar propose en octobre 2008, "Infréquentable", un nouvel opus. Sa voix chaleureuse enfile comme à son habitude, de petites histoires, avec pour thème, les copains, les amours déçues et l'observation du quotidien. Toujours enjoué, le chanteur donne pourtant à voir un côté plus sombre que ce qu'on connaissait auparavant. Les textes et les musiques sont signés Bénabar sauf la chanson "Pas du tout" composée par Louis Chédid, celui qui avait proposé au chanteur, le rôle du petit chimiste dans le conte musical, "Le Soldat rose". Dans l'ensemble, le disque se veut plus pop. Les cordes, enregistrées à Londres, et les guitares sont très présentes. Le premier extrait de l'album s'intitule "l'Effet papillon".
A l'occasion de la sortie de ce disque, Bénabar part à la rencontre de ses admirateurs dans six villes de France et se prête au jeu des questions après avoir leur avoir fait écouter les chansons de "Infréquentable".
Source : RFImusique
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Dernière modification : 25/10/2011