Bek David Campbell dit Beck Hansen, dit Beck, voit le jour le 8 juillet 1970, à Los Angeles (Californie).
Son père, David Campbell, d'origine canadienne, est chef d'orchestre, et arrangeur pour cordes. Quant à sa mère, Bibbe Hansen, Norvégienne, est aux très riches heures de la Factory d'Andy Warhol (au milieu des années soixante), danseuse de la troupe, alors qu'elle est simplement âgée de treize ans. Enfin, Al Hansen grand-père du nouveau-né, est l'un des fondateurs du mouvement d'art contemporain Fluxus, courant rejetant la notion d'oeuvre d'art, et qui abritera des personnalités aussi prestigieuses que Naim June Paik, ou Yoko Ono. Ceci posé, le grand-père paternel de Beck est un ministre du culte presbytérien.
Après la séparation de ses parents, l'enfant est élevé par sa mère - et avec son frère Channing, qui deviendra également artiste - à Los Angeles. Après un départ anticipé de l'école primaire, Beck rend en Allemagne des visites édificatrices à son grand-père.
En 1988, le jeune musicien enregistre une première cassette, The Banjo Story. Il joue alors dans les rues, en duo avec Chris Ballew (futur membre de The Presidents of the United States Of America). Il rejoint en 1989 le mouvement new-yorkais de l'anti-folk (mouvement né du mariage du folk et du punk, et dont l'une des plus brillantes théoriciennes reste Ani DiFranco, suivie de près par Michelle Shocked). De retour à Los Angeles, il prend l'habitude de pirater les concerts par des performances surréalistes, mettant le feu à des guitares, ou coiffant des masques du film Star Wars.
En 1991, il entame une vie commune avec la designer Leigh Limon. C'est plongé en pleine dépression qu'il enregistre en 1993 son premier single, « MTV Makes Me Wanna Smoke Smoke Crack ». mais il lui faut attendre l'année suivante pour connaître le succès sur les ondes des college radios avec « Loser ».
Beck et le producteur hip-hop Karl Stevenson collaborent pour produire le vinyle Loser. Le titre est produit dans la cuisine de Stevenson et sort en septembre 1993 à 500 copies. Le morceaux combine boîte à rythmes funky, rap et une guitare bluesy ainsi qu’un extrait de la reprise de I Walk on Guilded Splinters de Dr. John par Johnny Edward Jenkins. Le titre est d'abord joué sur la radio alternative universitaire de Santa Monica. Beck signe son premier contrat chez Geffen Records (avec l’appui de Thurston Moore de Sonic Youth) qui lui offre moins d'argent que d’autres mais lui laisse la possibilité de produire et de distribuer des albums sur des labels indépendants.
Après un album uniquement édité sur cassette (Golden Feelings), Mellow Gold (1993) lui permet de poursuivre son ascension vers la renommée, et la ceinture dorée. Le fainéant (comme le surnomment les tabloïds inattentifs) produit dans la foulée un album de noise rock (Stereopathic Soulmanure), et un disque de folk, One Foot In The Grave.
Son nouvel album, Odelay (1996) est entraîné par le hit single « Devil's Haircut ». Il s'y associe avec The Dust Brothers, producteurs reconnus du Paul's Boutique des Beastie Boys. L'album est certifié double platine (deux millions de copies vendues), et se voit gratifié de deux Grammy Awards.
En 1997, Beck compose la musique du film de Danny Boyle A Life Less Ordinary, avec Cameron Diaz, Ewan McGregor, et Holly Hunter.
En 1998 sort Mutations, produit par Nigel Godrich (qu'on a connu aux manettes pour le compte de Radiohead), inspiré par les Beatles, et les maîtres de la bossa nova. Le disque trouve sa place dans le Top 20 des charts américains, et est gratifié d'un nouveau Grammy Award. Beck organise également une exposition californienne et canadienne, en compagnie de son grand-père, de collages, dessins, et textes.
En 1999, son quatrième album, Midnite Vultures, baigne dans une atmosphère funk, et de constantes allusions libidineuses. Beck se fait par ailleurs accompagner durant la tournée suivante par une section de cuivres. Il participe également à l'hommage Return Of The Grievous Angel : A Tribute to Gram Parsons, en duo avec Emmylou Harris.
En 2000, B Sides : Stray Blues est une compilation de huit titres, réservée au marché japonais.
En 2001, il interprète « Diamond Dogs » de David Bowie, pour le compte de la bande musicale du film Moulin Rouge. On peut l'entendre la même année dans le 10,000 Hz Legend des Versaillais d'Air.
On retrouve dans Sea Change (2002), premier de ses albums à se classer en Grande-Bretagne, (et dont les cordes sont arrangées par le géniteur du chanteur), des citations d' Histoire de Melody Nelson de Serge Gainsbourg, et l'influence générique de Neil Young. Les chansons seraient inspirées de sa récente séparation d'avec Leigh Limon. L'album se classe dans le Top 10 américain, et le chanteur s'engage ensuite dans une tournée, en compagnie des Flaming Lips (qui, non contents d'assurer sa première partie, vont jusqu'à l'accompagner).
En 2003, le chanteur offre une composition à Alecia Beth Moore, plus connue sous le pseudonyme de Pink, pour le compte de la bande originale du film Charlie's Angels : Full Throttle.
En 2004, le musicien apparaît au casting de la musique du film de Michel Gondry, Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Au mois d'avril de la même année, il épouse l'actrice américaine Marissa Ribissi, qui lui donne très vite un premier enfant, Cosimo Henri.
L'album Guero, de nouveau produit par The Dust Brothers, et où l'on retrouve comme invité Jack White des White Stripes, est édité en 2005. Il atteint la deuxième place des charts américains. A la fin de la même année est mis sur le marché Guerolito, soit le précédent disque, passé à la moulinette de remixers comme Air, ou Boards of Canada.
Le septième album studio du chanteur, The Information (3 octobre 2006), qualifié comme du quasi hip hop, et dont la pochette est conçue, grâce à des autocollants, comme un projet personnalisable par l'acheteur, permet de l'entendre rapper déguisé en...ours. Parallèlement à un clip produit par Michel Gondry, le disque se place en septième position des charts américains.
Des disques toujours, et un enfant, encore. 2007 voit la naissance de son deuxième enfant, Tuesday. Au mois de juillet 2008 sort Modern Guilt, album produit par Danger Mouse (producteur à l'origine du Grey Album, synthèse du White Album des Beatles et du Black Album du rapper Jay-Z). Le disque accueille également la collaboration de la chanteuse Cat Power.
Beck a fait parler de lui en 2009 en écrivant la plupart des titres de l'album IRM de Charlotte Gainsbourg, et en apparaissant avec elle sur "Heaven Can Wait".
En 2012, à l’ère du numérique et du téléchargement frénétique, Beck fait une déclaration d’amour au papier en décidant de sortir son prochain album sous forme de partitions. Publié par l’éditeur indé McSweeney’s en décembre 2012, ce recueil musical composé de vingt partitions s’intitule Beck Hansen’s Song Reader.
“Si vous souhaitez entendre Do We? We Do ou Don’t Act Like Your Heart Isn’t Hard, il ne tient qu’à vous de leur donner vie” peut-on lire sur le site de McSweeney‘s. En effet, s’il souhaite écouter les morceaux, le lecteur devra jouer les partitions lui-même. Il pourra également se filmer et poster la vidéo sur le site de McSweeney’s, histoire que ceux qui n’ont pas fait de solfège ne soient pas en reste…
2008-2014, soit 6 ans. Long, très long, mais Beck Hansen n’a pas été inactif entre son précédent véritable album studio Modern Guilt et son “successeur”, Morning Phase. Il a épaulé quelques camarades (il a travaillé avec Thurston Moore, Charlotte Gainsbourg ou Seu Jorge notamment), a bossé sur des morceaux pour les bandes-son de Scott Pilgrim, The Twilight Saga: Eclipse ou la série True Blood, a chapeauté l’album Rework Philip Glass Remixed, a publié l’excellent single Defriended l’an passé, a même publié un album sous forme de partition, Song Reader.
Dans les années 90, fort d’un quadriptyque éclatant (Mellow Gold, Odelay, Mutations, Midnite Vultures), le musicien incarnait en effet le meilleur du songwriting américain, capable d’agencer des traits d’union improbables entre les styles et les époques, parlant couramment le rock, le funk, le rap, le folk et le blues, conjuguant au futur aussi bien qu’au passé. Sea Change, album mélancolique inspiré d’une rupture sentimentale, se chargea alors d’achever ce qui constitue pour beaucoup le chapitre le plus passionnant de l’histoire beckienne.
Ceux-là seront ravis : Morning Phase reprend les choses là où l’Américain les avait laissées en 2002. C’est un peu Sea Change, le retour : un disque sans artifices, sans funk ni pop, qui ne danse pas, ne gigote pas, s’écoute au coin du feu. Un album sobre et contemplatif qui ressemble moins à une succession de chansons qu’à un unique et long morceau envoûtant dans lequel le musicien renoue avec une tradition d’écriture folk à l’américaine.
L'horizon est dégagé. La ligne est pure, simple. Voilà à quoi ressemble ce nouveau Beck. Avec un certain spleeen et délaissant les bidouillages funky habituels, ce disque puise dans ses racines californiennes et démontre, une nouvelle fois, le talent mélodique indéniable de ce touche à tout génial.
Source : Music-Story.com / Wikipedia / Lesinrocks
Biographie fournie par : Webmaster ABC-TABS
Dernière modification : 28/03/2014